Les Dents du Bonheur de Dorothée Piatek

Age : 12-15 ans
Editeur : Petit à Petit (2008)
70 pages

Note : 4 out of 5 stars

Gabriel a apprit le jour de son septième anniversaire qu’il était un enfant adopté. Onze ans plus tard, toujours en proie à la rage et la colère d’une telle annonce, il est à la recherche de sa véritable identité et aussi de son père.

Dorothée Piatek est auteur de romans en général courts mais percutants, et celui ci en fait partie. Les Dents du bonheur c’est donc le récit d’un adolescent en quête de son origine, de son identité, de ses “vrais” parents.
Si dans les deux premiers chapitres, Gabriel emploie un ton dur et cassant à l’encontre de ses parents adoptifs, de sa vie, il devient moins violent par la suite mais la tonalité reste tout le long du récit sensible, poignante, incisive.
Le personnage n’est pas décrit en profondeur ce qui lui donne un caractère commun, anodin, sans aucun doute par volonté de généraliser un phénomène qui touche des milliers d’enfants. Car c’est d’eux que Dorothée Piatek parle dans Les Dents du bonheur, de tous ces enfants orphelins qui veulent simplement savoir d’où ils viennent, qui sont leurs vrais parents.
Gabriel, le héros donc, lui s’intéresse surtout à son père inconnu, sa mère lui stipulant dans une lettre adressée à sa naissance ( et située dans son dossier de la DDASS) qu’elle “ne serait pas une meilleure mère dans 20 ans qu’elle ne l’est aujourd’hui” et lui demandant de ne pas la retrouver.
Le garçon n’a que deux pistes : son père naturel achevait ses études aux Beaux-Arts lorsque sa mère est tombée enceinte. Et peut-être aussi les deux dents de devant légèrement écartées : les dents du bonheur, comme on dit !
Le roman est simple, facile à comprendre, rapide à lire et bien écrit. Le style cherche à coller aux pensées d’un jeune homme de 18 ans vivant à Paris. Et même si certaines phrases sont un peu clichées, Dorothée Piatek est convaincante et Gabriel semble devenir réel.
On regrettera peut être un peu la facilité déconcertante avec laquelle Gabriel parvient à retrouver son père et surtout les hasards qui font avancer rapidement les recherches du jeune homme : dans la réalité, c’est loin d’être le cas. Cependant, je crois que l’essentiel de Les Dents du bonheur ne tient pas à ça.
Il s’agirait plus de faire comprendre que même si les enfants adoptés recherchent un jour leurs parents naturels, cela ne veut pas dire qu’ils tiendront plus à eux qu’aux parents adoptifs. Souvent se sera une déception…

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