L’Arbre aux fruits amers d’Isabelle Wlodarczyk

Age : 12-15 ans
Éditeur: Oskar éditeur (2012)
110 pages

Note : 5 out of 5 stars

Années 30, James Cameron, un noir de Marion (Indiana, Etats-Unis), entraîné par deux amis, Tommy et Abe, prend part à un braquage qui tourne mal. Les trois amis sont arrêtés. Ameutée par le Ku Klux Klan, une foule blanche crie vengeance et envahit la prison…

Inspirée de la véritable mésaventure de James Cameron, un adolescent accusé à tord d’avoir tué un blanc et violé la fiancée de ce dernier, l’histoire racontée dans L’arbre aux fruits amers nous plonge dans les heures sombres du racisme aux Etats-Unis, durant les années 30. A cette époque, de nombreux Blancs éprouvent encore une haine féroce envers les Noirs et la ségrégation ainsi que les mauvais traitements envers les Noirs ne sont pas rares.
Cette histoire se base aussi sur le poème Strange Fruit (Fruit amer) qu’écrivit le poète Abel Meeropol en 1937 en voyant l’image qui fut faite par Lawrence Beitler du lynchage de Thomas Shipp et Abram Smith deux Afro-américains accusés avec James Cameron (le vrai) du meurtre d’un ouvrier blanc et du viol de sa fiancée (comme dans ce roman).
L’arbre aux fruits amers est un récit court, fort et intense qui nous plonge quelques minutes avant le drame et surtout dans les heures, les jours qui suivent ce braquage qui a mal tourné. Tout du long nous sommes surtout aux côtés de James Cameron et nous ignorons donc ce qui s’est vraiment passé après sa fuite des lieux du crime. Nous sommes aussi aux côtés de Vera, sa mère et surtout de l’officier de police Stratley. Dans ces Etats-Unis où les membres du Ku Klux Klan sont nombreux et puissants, la justice entre les Noirs et les Blancs se règle sans jugement, au grand drame de Stratley lui même confronté au racisme de son fils Sam. Mais l’humanité et la tolérance dont fait preuve Stratley témoigne de ces quelques Blancs de l’époque qui portaient un regard moins dur et cruel sur les Noirs.
Certaines scènes de L’arbre aux fruits amers d’Isabelle Wlodarczyk sont très dures et rudes pour le lecteur mais on ne peut malheureusement que déplorer le fait qu’elles sont réalistes et représentatives de la situation des Etats-Unis dans ces années là. Le mot “injustice” reste tout au long de notre lecture gravé dans notre esprit tandis que le piège infernal se referme sur James Cameron. Lui a compris que la justice ne le sauverait pas et attend patiemment de savoir s’il sera condamné à la perpétuité ou à la mort.
L’arbre aux fruits amers représente donc une lecture très intéressante pour une première approche du racisme aux Etats-Unis. Un petit dossier culturel complète la lecture de ce livre et permet de mieux comprendre le contexte de l’histoire. Un roman qui ne laisse pas indifférent et se révèle une lecture bouleversante et nécessaire dans une société actuelle qui pose encore la question de la tolérance des religions, des couleurs de peau…

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