Kivousavé de Béatrice Hammer

Age : 15 ans et +
Éditeur : Le Rouergue : doAdo (2008)
290 pages

Note : 4 out of 5 stars

Quand sa grand-mère en parle, elle comprend “Kivousavé”. Au début, elle pensait qu’il s’agissait d’une princesse japonaise jusqu’à ce qu’elle sache la vérité. Kivousavé, c’est sa mère, une “pute” selon sa grand-mère, qui l’a abandonnée elle et son père, lorsqu’elle avait seulement 2 ans…
Pour la narratrice une seule obsession : Comment la retrouver ? Qui est-elle ? Quels secrets lui a t-on cachés ? Est-ce vrai qu’elle lui ressemble ?

Béatrice Hammer signait son premier roman lorsqu’en 1995 elle publie chez les adultes, La princesse Japonaise.
Depuis d’autres titres ont suivi, pour adolescents et adultes, mais dernièrement, elle a décidé de revoir son premier récit, afin de le publier sous le nom de Kivousavé à destination des grands ados cette fois, sous le nom de Kivousavé
Le roman fait mouche, dés les premières pages on est happé par ce long monologue personnel entre la narratrice, dont on ignore le nom, sa mère, désignée par un simple “tu” et le lecteur.
Elle écrit sur un cahier, comme on écrit dans un journal intime, elle écrit à sa mère, celle dont elle ignore tout, une longue lettre de 11 à 18 ans.
Le roman d’une révolte, le roman d’une adolescence…la narratrice connaîtra de nombreuses expériences : la peur du regard de son père sur elle, son physique qui se transforme, son premier amour, amant…
L’adolescente livre au fil des mois et des ans ses impressions et découvertes, interrogeant son père à travers des histoires et des contes, pour finalement découvrir des années plus tard une réalité trompeuse, source de nouvelles questions…
Elle doit vivre avec un père perdu et incestueux et une grand-mère castratrice, intolérante, brutale, dénigrant sa mère.
Heureusement elle sera aussi aidée par Marie, mère de substitution et Catherine, amie d’enfance.
Plus personnellement, j’ai trouvé ce roman vraiment fort et sensible. On est touché par les mots de la narratrice, on la suit dans ses années d’adolescente et on est totalement chamboulé par l’histoire.
Lorsque s’achève cette magnifique lecture de Kivousavé, on reste quelques temps dans un état second, réflechissant à ce que l’on vient de lire, conservant en soi beaucoup de sensations, d’images, d’impressions.
Une réflexion psychologique touchante.
J’ai aimé aussi la façon dont Béatrice Hammer parvient à se glisser dans la peau de son personnage, son style d’écriture évolue en même temps que la narratrice : D’une écriture assez enfantine, on la voit se transformer, au fil des chapitres et devenir celle d’une adolescente en proie aux doutes, aux questionnements, puis enfin celle d’une femme.

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