Mémory Park de Fabrice Colin

Age : 12 – 15 ans
Editeur : Mango jeunesse  ( 2009 )
220 pages

Note : 4 out of 5 stars

Le jeune Pavel est rescapé de l’épuration ethnique de 2019 en Poldavie. Sous le prétexte de “tourner la page” le président Poldave met en place une politique négationniste de ce génocide et recherche les survivants pour effacer leur mémoire et implanter dans leur cerveau de faux souvenirs. Pavel a miraculeusement réussi à échapper à la manœuvre mais il n’est pas pour autant tiré de danger. Dans sa course, il va rencontrer un ex-prisonnier d’un des quatre camps de concentration de 2019 qui détient la preuve du génocide…

Il y avait longtemps que je n’avais pas lu un roman d’anticipation aussi complet, riche et qui proposait enfin une véritable histoire, c’est à dire sans cliché du genre.
Pourtant l’histoire n’avait rien de plus originale que d’autres mais Fabrice Colin parvient à captiver son lectorat en incluant sans cesse des rebondissements dans le récit.

Le héros,qui est loin d’être parfait et qui peut s’avérer cruel ( mais auquel on s’attache tout de suite), est hanté par le souvenir de ses parents morts durant le génocide. Il ne pense qu’a une chose : se venger comme le résume très bien ces phrases : ” Tout ceux que j’aimais sont morts. Et vous espérez niez ça, et vous dîtes que ça n’a pas d’importance ! Mais comment je peux vivre, moi ? Comment je peux vivre en sachant que c’est arrivé et que ça arrivera encore ?”
Des paroles percutantes comme celles-ci, sont nombreuses dans le livre et c’est ce qui fait la force de ce roman où l’on ne peut s’empêcher d’être en accord avec les propos de Pavel. Surtout que même si l’on est dans le futur, il ne faut pas se voiler la face, plusieurs génocides ne sont pas encore reconnus et on essaye de les faire “oublier” à la population. De façon moins radicale, cependant.

En fait, l’idée de départ de Memory Park pourrait se tenir en cette phrase “lorsque plus personne ne se souvient d’une chose, alors cette chose n’existe plus
Memory Park c’est un thriller que l’on pourra qualifier de fort, percutant, haletant et dénonciateur. Manipulations, courses-poursuites, kidnappings et morts violentes s’enchainent tour à tour ne laissant pas au lecteur le temps de s’ennuyer.
Fabrice Colin soulève deux questions fondamentales : Au nom de quelle inhumanité, les génocides, nettoyages ethniques ou religieux peuvent-ils exister ? Et comment peut-on accepter de passer sous silence de tels crimes contre l’Humanité ?

Un livre qui sans conteste reste dans l’esprit parce qu’il sonne vrai !

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