Les Mondes de Martin de Sophie Rigal-Goulard

Age :  9-12 ans / 12-15 ans
Éditeur : Rageot
180 pages

Note : 5 out of 5 stars

Martin est un ado invisible dans la bibliothèque de son quartier. C’est là, tous les mercredis, bien à l’abri derrière les mots et les fictions, qu’il oublie sa vie et en imagine d’autres. HPI et autiste, il a perdu sa mère et se lie très peu avec les autres, rebutés par ses TOC.
Le jour où Iryna Melvyk et ses petits frères apparaissent à la bibliothèque, ils perturbent par leurs cris l’après-midi lecture de Martin. En bouleversant son quotidien, cette fratrie de jeunes réfugiés ukrainiens métamorphose aussi son monde intérieur…
 

C’est un petit roman tendre, porté par un personnage très attachant que Sophie Rigal-Goulard nous propose avec Les Mondes de Martin. Son jeune héros est HPI et autiste. Sa mère est décédée d’un cancer et il vit avec son père Antoine, sa belle-mère Véronique et la fille de celle-ci, Célia. Il se sent souvent incompris et ses TOC lui rendent la vie compliquée. Là où il se sent finalement le mieux c’est à la bibliothèque où il se rend chaque mercredi et samedi après-midis. Il reste des heures à lire dans son coin, en silence. Jusqu’à ce qu’une fratrie vienne perturber sa tranquillité millimétrée. Ils s’appellent Iryna, Petro, Maxim et Valentyna, ce sont quatre enfants venus d’Ukraine, qui parlent à peine français et qui sont trop bruyants aux yeux de Martin. Pourtant, cette rencontre forcée et subie pour Martin, va aussi être l’occasion pour lui de s’ouvrir, de se découvrir un talent caché et sortir, surtout, de son enfermement !

J’ai lu d’une traite Les Mondes de Martin, emportée par la voix de ce garçon qui nous livre son quotidien et sa perception des événements à partir du moment où la famille Ukrainienne entre dans sa vie. On découvre son fonctionnement, ses manies, ses pensées et ses difficultés. L’ensemble est très juste. On voit aussi Martin évoluer au fur et à mesure des rencontres avec la fratrie. Le ton est touchant et aussi parfois amusant. Si une bonne partie de l’histoire est racontée du point de vue de Martin et permet de comprendre comment un HPI et autiste vit certaines situations, le roman laisse aussi la place aux autres personnages qui gravitent dans le quotidien de Martin, pour prendre un peu de recul.

C’est une jolie histoire, facile d’accès qui parle autant des enfants autistes, HPI ( ou tout simplement différents) que des enfants exilés ou de la guerre en Ukraine. Un texte dans l’air du temps, qui montre aussi comment la lecture peut devenir un moyen de surmonter ses difficultés et comment pour Martin elle va aussi lui permettre d’entrer en contact avec les autres et d’exprimer un talent bien caché, lui faire découvrir sa voie/voix !

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