Age : 12-15 ans / 15 ans et +
Éditeur : Syros
220 pages
Note : 
Lille, 1942. Mes parents, mon petit frère Zelig et moi, Hannah, sommes arrêtés. Comme des dizaines d’autres familles juives, on nous emmène à la gare de Fives, sans rien nous dire de ce qui nous attend. C’est alors qu’un cheminot propose à mes parents de nous faire sortir de là, Zelig et moi. Papa et maman se regardent longtemps, pétrifiés. C’est comme si nos vies se jouaient à pile ou face.
Pile : Nos parents décident de nous confier à cet inconnu, dans l’espoir qu’il puisse nous protéger. Nous cacher.
Face : Nos parents refusent de se séparer de nous : mieux vaut rester tous ensemble, unis, en famille.
La Seconde Guerre mondiale est un sujet difficile à traiter pour les auteurs et autrices, et Amélie Antoine le reconnaît elle-même : beaucoup a déjà été écrit sur le sujet. Pourtant, 1096 jours réussit à apporter un regard nouveau et inédit. J’ai trouvé très originale l’idée d’une histoire construite à pile ou face.
Pile, c’est la vie à la campagne : Hannah et Zélig ont perdu leurs parents et leur grand-mère, mais grâce à la famille qui les accueille et cache leur statut de juifs, ils parviennent à retrouver un quotidien certes marqué par les privations et la crainte d’être découverts, mais aussi serein, presque insouciant (notamment pour Zélig).
Face, c’est la vie dans un camp de concentration, Auschwitz, avec toute la dureté des conditions : l’entassement, l’humiliation permanente, la faim, la soif, la fatigue, le froid.
J’ai trouvé le récit très prenant. Chaque chapitre est assez court et l’on alterne entre les deux “faces” de l’histoire, ce qui donne à l’ensemble beaucoup de dynamisme. Surtout, grâce à ce stratagème, l’autrice parvient à aborder de nombreux aspects de la Seconde Guerre mondiale : la vie des civils en zone occupée autant que l’horreur des camps.
L’ensemble s’est révélé passionnant et l’écriture d’Amélie Antoine est vraiment prenante. La partie “Face” m’a davantage touchée. Tout est raconté du point de vue d’Hannah, qui fait preuve d’une grande maturité, tandis que son frère Zélig se révèle particulièrement touchant par son innocence.
Un roman qui rejoindra ma sélection « Lire en Histoire » pour les 3ème et qui j’espère sera bien accueilli par les élèves.
