Mon autre réalité de Nancy Guilbert

Age :   9 – 12 ans / 12 – 15 ans
Éditeur :  Oskar éditeur ( 2021 )
140 pages

Note : 4 out of 5 stars

Aujourd’hui : toi, Abel, l’athlète, un des plus populaires du collège, tu termines le cross, dans lequel tu excelles, à plat ventre dans la boue à cause de tes lacets défaits. Serait-ce à cause de la phrase prononcée par Malo, un ado de ta classe dont tu te moques souvent ? Et comme si ça ne suffisait pas, le vase ultra précieux de ta mère finit par terre lui aussi, en mille morceaux. Vivement demain !
Seulement quand le réveil sonne, c’est une incroyable cata : ta famille n’est plus la même ! Et le pire, c’est que ce minus de Malo est devenu le plus populaire de la classe et que le harcelé, désormais, c’est toi.

Le thème du harcèlement commence à être bien abordé dans de nombreux romans de littérature jeunesse et il s’agit aujourd’hui de proposer aux jeunes des textes un peu différents de ce qu’ils ont déjà pu lire sur le sujet. Quand j’ai lu le résumé de Mon autre réalité, ce qui m’a plu c’est le côté renversement de situation. Bien sûr se réveiller dans le corps d’un autre n’est pas une idée très originale en littérature mais elle n’avait jusqu’ici pas été transposée au thème du harcèlement ( à ma connaissance ) et j’ai trouvé que Nancy Guilbert avait bien réussi le challenge.

Abel va devoir dans Mon autre réalité prendre ses responsabilités car le destin a décidé qu’il serait coincé dans le corps de celui qu’il harcèle depuis des mois ( Malo ) et ce jusqu’à ce qu’il apprenne de ses erreurs et reconnaisse qu’il a été trop loin. J’ai bien aimé le concept d’autant que Nancy Guilbert évite l’écueil d’un roman trop moralisateur et les clichés du harcèlement scolaire. Il s’agit de ne pas simplement montrer comment Abel a pourri la vie de Malo mais de guider toute une réflexion sur la prise de conscience qu’on a mal agit. Pour cela, l’idée de placer le personnage dans la peau d’un garçon qu’il n’aime pas, juge insignifiant et n’hésite pas à malmener de temps à autre, est une bonne astuce car cela va pousser Abel à avoir envers lui de l’empathie et à découvrir vraiment qui est Malo.

J’ai aimé aussi que Nancy Guilbert ne fasse pas d’Abel un personnage méchant et antipathique mais au contraire à la personnalité proche des ados qui ne se rendent pour la plupart que très rarement compte du mal qu’ils causent par certains de leurs actes et ne le mesurent vraiment que quand eux-mêmes ou un de leur ami en devienne à leur tour la victime.

 

 

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