Derrière le portail d’Emy Bill

Age : 12 – 15 ans / 15 ans et +
Éditeur : Leduc Graphic
200 pages

Note : 4 out of 5 stars

1er septembre : Valentin, 10 ans, découvre sa nouvelle école avec enthousiasme. Mais il devient rapidement la cible de trois élèves de sa classe.
Que se passe-t-il derrière le portail ? Pourquoi son voisin Eliott s’acharne-t-il sur lui ? Pourquoi Louis et Medhi s’allient-ils avec ce jeune harceleur au lieu de prendre sa défense ? Pourquoi personne ne remarque que Valentin sombre ?

Sur le thème du harcèlement scolaire, j’ai aujourd’hui l’impression d’avoir beaucoup lu. Je suis donc de plus en plus en quête de livres qui apportent un regard nouveau, d’autres points de vue, d’autres perspectives. Derrière le portail m’a intéressée justement pour les singularités que le récit propose.

J’ai particulièrement apprécié que l’histoire donne à voir le quotidien de chacun. On suit la vie de Valentin (le harcelé), mais aussi celle de son harceleur Eliott, des familles respectives des deux garçons, ainsi que celle de deux enseignants : Capucine, la directrice de l’école, et Antoine, leur professeur. Si le harcèlement scolaire reste le fil conducteur de la bande dessinée, elle aborde aussi de nombreuses autres thématiques à travers ses personnages : alcoolisme, chômage, relations toxiques, conflits familiaux… Des sujets pas très joyeux, certes, mais qui font malheureusement aussi partie du quotidien de certains adolescents. J’ai aimé ce choix d’ancrer le harcèlement dans toute la complexité de la vie réelle, et je trouve que cela donne un ton très juste à Derrière le portail.

Par ailleurs, cette bande dessinée assume clairement une dimension pédagogique. On sent qu’Emy Bill est elle-même professeure des écoles : elle explique son sujet avec beaucoup de clarté, et en particulier la méthode pHare, qui est mise en place dans l’histoire – un autre aspect que j’ai vraiment apprécié ! Une large partie du récit donne aussi la parole aux enseignants et s’attarde sur leur vie personnelle. Peut-être que certains jeunes lecteurs auront un peu plus de mal à s’identifier à ces passages avec Capucine et Antoine… sauf s’ils ont envie de découvrir la « vie secrète » des profs !

Enfin, j’ai beaucoup aimé les illustrations. Le style m’a tout de suite plu : le dessin est fin, expressif, fluide, et très agréable à regarder.

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