Age : 15 ans et +
Éditeur : Flammarion
430 pages
Note :
Le Silence est à nous aborde principalement la question des agressions sexuelles et la difficulté à faire bouger la société sur la perception des victimes et la réponse à opposer aux agresseurs dans ce type de situation. J’ai évidemment été sidérée par la réaction du proviseur et en même temps à peine surprise car bien souvent encore les réponses sont décevantes et à côté de la plaque.
De façon plus large le roman parle aussi d’identité de genre ( Léonora, qui préfère qu’on l’appelle Léo, étant confrontée à cette interrogation) , de réchauffement climatique et de peur de l’avenir quand on a quinze ans en 2025…
L’écriture en vers libres donne le sentiment d’être dans les pensées de Léo, dans les pensées d’un.e jeune d’aujourd’hui qui est un peu perdu.e et qui se confronte à la société d’aujourd’hui. On sent derrière ce texte toute la colère, la rage et le vent de révolte des jeunes dont Coline Pierré veut se faire aussi écho. Le ton est percutant, très fort et touchant à certains moments. J’ai aimé l’incroyable solidarité qui va peu à peu se mettre en place tandis que ces ados se battent pour ce qu’ils considèrent comme juste.
Le propos reste nuancé, pas forcément trop optismiste ou pessimiste, notamment sur la manière dont la grêve de la parole trouvera écho auprès des autres lycéens, des adultes de l’établissement ou plus largement des médias.