Age : 12- 15 ans / 15 ans er +
Éditeur : Sarbacane
210 pages
Note : 
Pauline, alias Popo, n’éblouit personne, à l’inverse de sa cousine Héloïse qui vit dans une banlieue très chic de Paris, fréquente un lycée bourgeois et organise des rallyes. Pauline l’admire et l’envie, et ferait tout, tout, tout pour rentrer dans ses grâces. Or, le seul truc qu’elles ont en commun, Pauline et Héloïse… c’est la kleptomanie. Incapables de s’arrêter, elles volent dans les grands magasins. Jusqu’au jour où Pauline se fait prendre (et pas Héloïse, bien sûr !). Plutôt que de payer l’amende, le vieux commissaire en retraite qui s’occupe de son cas lui propose alors un marché pour réparer ses torts… piéger sa cousine ! Paniquée, mais secondée par son meilleur ami, l’irrésistible Boubou, qui en pince pour elle, Pauline saura-t-elle se dépêtrer du guêpier dans lequel elle s’est fourrée ?
Dans Les Petites voleuses, Claire Renaud met en scène deux cousines, Pauline et Héloïse, qui, au départ, semblent très complices — surtout lorsqu’il s’agit de se lancer des défis pour voler dans les magasins. Mais au fil des chapitres, à travers un récit à deux voix, on découvre peu à peu à quel point ces deux adolescentes sont différentes… et à quel point leur amitié est en réalité toxique.
Claire Renaud décrit avec une finesse deux milieux sociaux et deux éducations. D’un côté, la famille bourgeoise d’Héloïse, installée à Neuilly, attachée aux apparences et de l’autre, la famille de Pauline, issue de la classe moyenne en banlieue, plus modeste mais aussi très bienveillante.
Quand Pauline est rattrapée par la réalité de leurs actes et qu’un commissaire lui demande d’aider à faire cesser les vols de sa cousine, elle prend conscience de la manière dont Héloïse la manipule. Ce retournement permet à Pauline de prendre du recul, de remettre en question l’image idéalisée qu’elle avait de sa cousine et de son mode de vie. Son meilleur ami Boubou aidera aussi Pauline à s’interroger sur sa relation avec Héloïse.
Dans Les Petites voleuses j’ai donc particulièrement aimé la confrontation entre ces deux univers, à travers les regards croisés des deux jeunes fille. Pauline est très attachante tandis qu’avec le personnage d’Héloïse, Claire Renaud dénonce le milieu bobo parisien.
L’écriture est ciselée et percutante, avec une touche d’humour bienvenue. J’ai particulièrement adoré le quiproquo autour du « rallye » auquel Pauline et Boubou sont invités par Héloïse, apothéose du fossé qui sépare les deux jeunes filles…