Age : 12 – 15 ans / 15 ans et +
Éditeur : Dargaud Topo
120 pages
Note :
L’émergence des «influenceurs» dans les années 2010 a bouleversé le monde tel qu’on le connaissait. Sur Instagram, YouTube ou Tik Tok, des personnalités ont acquis une popularité dans un domaine bien précis. Sur leurs comptes, ces personnes dévoilent leur quotidien, qui fait qu’on se sent proche d’elles et qu’on a envie de les suivre. Souvent, il faut bien le reconnaître, leurs vies nous font rêver et la tentation est grande de les imiter…
Qui m’aime me suive est une bande-dessinée très intéressante. Elle nous invite à pénétrer le monde des influenceurs et comprendre comment ce métier fonctionne. Gurvan Kritanadjaja a lui-même fait l’expérience de transformer son chien en « pet influenceur » pour comprendre et pénétrer ce monde. Il s’est rapidement confronté aux difficultés de l’algorithme d’Instagram et a exploré toutes les stratégies qui existent pour gagner des followers, des likes, nouer des partenariats… pour mieux les dénoncer.
Dans Qui m’aime me suive on suit donc un jeune homme qui veut faire de son chien Sirius une star. Mais il ignore encore combien ce rêve va s’avérer difficile à concrétiser. À travers cette quête, l’auteur met en exergue les dessous souvent peu reluisants de l’univers de l’influence : fermes à clics, achats de likes et d’abonnés, pratiques douteuses comme le dropshipping ou encore les arnaques aux partenariats.
Gurvan Kritanadjaja adopte un ton léger et humoristique. Les illustrations de Joseph Falzon permettent de s’accorder avec ce ton amusant et l’ensemble donne une bande-dessinée très accessible. Il n’oublie personne : ni les influenceurs eux-mêmes, ni les « suiveurs », parfois complices involontaires d’un système biaisé. Cette bande-dessinée est aussi un documentaire ludique, qui permet de réfléchir, de prendre du recul sur l’univers des réseaux sociaux, leur côté artificiel, et la pression qu’ils peuvent exercer sur les jeunes comme les adultes.
Un livre pertinent qui trouvera donc toute sa place au CDI.