J’ai tué un homme de Charlotte Erlih

Age :  15 ans et +

Éditeur : Actes Sud junior ( 2019 )

125 pages

Note : 4 out of 5 stars

Surmenage scolaire, pic de stress, ou trouble plus grave ? Arthur est hospitalisé pour cause d’épisode délirant. Le collégien passionné d’histoire se prend depuis peu pour Germaine Berton, une militante anarchiste, meurtrière d’un leader de l’Action française en 1923… Qu’arrive-t-il à Arthur, qui ne reconnaît plus les siens ni le monde qui l’entoure ? Parents, professeurs, camarades de classe, médecins, tous s’interrogent. Avec leur sensibilité, et aussi leurs peurs.

Si le titre du roman et l’extrait de quatrième de couverture laissaient penser à un thriller, J’ai tué un homme est en réalité un roman psychologique qui aborde le délicat thème de la schizophrénie.

En effet, Arthur, élève de 3ème, se prend pour Claire Berton, une militante anarchiste qui en 1923 a tué un leader de l’Action Française. Pourquoi cet ado ordinaire délire t-il ainsi ? Que se passe t-il en lui ? Quelles conséquences pour son avenir ?

Alors qu’Arthur peine à émerger de son épisode délirant, ses parents vivent une véritable descente aux enfers, confrontés à une maladie qu’ils ne comprennent pas bien. Autour d’eux, les camarades, les profs, les soignants d’Arthur, livrent aussi leur regard sur la situation de cet ado qui bascule. Chacun mène en son for intérieur une introspection et cherche les signes avant-coureurs qui auraient pu annoncer ce tourbillon infernal. Chacun s’interroge aussi sur sa responsabilité.

Les paroles des personnages de J’ai tué un homme sont sensibles et sonnent vraies, relevant presque du documentaire. Charlotte Erlih dépeint la schizophrénie sans tabou, sans préjugé, sans ombrage. Elle confronte les a priori de notre société sur cette maladie, à travers son roman choral où une multitude de personnes interviennent pour partager leur vision. Un ensemble juste, maîtrisé, un sujet très bien abordé et traité avec beaucoup de pudeur.

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