Au Bord de la Terre de Sarah Turoche-Bromery

Age : 12 -15 ans / 15 ans et+
Éditeur : Thierry Magnier
250 pages

Note : 2.5 out of 5 stars

Surveillance généralisée, emploi du temps enregistré, couvre-feu… la vie de Sam est, depuis de nombreuses années, restreinte et chronométrée. Au lycée, à la maison, dans la rue, l’ambiance est pesante. Mais Maïa est là. Maïa, son premier amour, sa boule de feu, celle qui le réchauffe de son enthousiasme, de sa fougue et de ses idéaux.
Ce que Sam ignore, c’est que sa vie est sur le point de basculer. Bientôt, il se retrouvera propulsé à l’autre bout de la terre, sur une île aussi déserte que sauvage, loin de celle qu’il aime, avec tout à réinventer.

Dans le contexte actuel ( Covid – 19 ) et la multiplication des restrictions au nom de la sécurité sanitaire, un roman d’anticipation tel qu’Au Bord de la Terre ne peut que faire écho. Dans ce futur là, l’hypersécurisé est le maître mot de toutes les décisions gouvernementales. Ces dernières poussent à toujours plus surveiller et contrôler les faits et gestes de la population, au nom d’une menace floue. Sam, le héros d’Au Bord de la Terre, est un adolescent lambda, qui se soumet facilement aux contraintes mais regarde, avec l’envie d’y croire, sa petite amie Maïa se révolter contre l’oppression. Avec sa famille, il finira pas s’échapper et fuir Paris pour une île déserte et peu accueillante : Aerouant. Mais ce choix parental, Sam le vit mal et c’est à l’intérieur de lui-même que la révolte se produira surtout…

Au Bord de la Terre est une dystopie descriptive et très introspective. Sam raconte d’abord la vie parisienne dans ce futur où tout le monde est géolocalisé, suivi, tracé et où chaque action est enregistrée. Ensuite, l’histoire se centrera sur sa fuite vers l’île d’Aerouant et son quotidien. Le roman se présente comme un long monologue dans lequel le garçon exprime son mal être, sa tristesse. Il ne se sent pas à sa place et n’accepte pas le choix que ses parents ont fait de fuir. Surtout, il souffre de la perte de sa petite amie Maïa dont il admire l’esprit rebelle.

Très honnêtement, Au Bord de la Terre s’est révélé fastidieux à lire. Je pensais plonger dans une histoire entre dystopie et roman survivaliste mais finalement pas tant que ça. Le roman met certes en scène un monde hypersécurisé ( c’est assez réaliste d’ailleurs) mais l’autrice a fait le choix de ne pas y confronter vraiment le héros si ce n’est à travers la figure de Maïa. Le choix parental de la fuite est intéressant ( et original d’ailleurs) mais je trouve qu’il n’est pas assez bien exploité ( le côté roman survivaliste disparaît vite).

En fait, dans Au Bord de la Terre, Sam, le héros, est surtout en colère contre ses parents parce qu’il a dû quitter son amoureuse et se retrouve seul sur cette île. C’est compréhensible mais il est dommage que le roman se concentre quasiment que sur cela… L’histoire d’amour devient vite centrale et à mon sens trop importante, trop envahissante. Surtout, les atermoiements du garçon finissent pas nous ennuyer ( d’ailleurs sa manière d’écrire à Maïa manque de crédibilité : trop mâture, trop littéraire, même si Sam est un lycéen doué avec les mots).

Je n’ai malheureusement pas vraiment compris où l’autrice voulait nous mener, quel message elle souhaitait faire passer ( ou du moins, je suis passée à côté).

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