Age : 12 – 15 ans
Éditeur : Le Muscadier (2015)
60 pages
Note : 
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Deux nouvelles. Dans la première, José, un collégien aveugle fait son entrée au collège avec son chien-guide Iahoo. Mais sa différence à du mal à passer, surtout auprès d’un de ses camarades, qui le harcèle et veut du mal à son chien. Dans la seconde, Nathalie, jeune danseuse en herbe reçoit un jour une gifle dans la rue de la main d’un inconnu…
Le Muscadier est une maison d’édition créée en 2011 et que je viens de découvrir à l’occasion du Salon du livre jeunesse de Montreuil 2015. J’inaugure donc mes lectures issues de cette maison d’édition avec Un beau jour de François David. Un recueil de deux petites nouvelles qui s’articulent autour d’une même thématique : le quotidien tranquille, paisible et insouciant de deux ados qui se retrouvent brutalement confrontés à la violence, morale ou physique, des autres.
La première nouvelle d’Un beau jour est aussi la plus longue. On y fait la connaissance de José, un collégien aveugle de naissance et de son chien-guide, Iahoo. C’est ce dernier qui est le narrateur. Un point de vue original qui déplace le regard du lecteur et donne une autre vision du handicap. Le chien est le témoin et la souffrance de la victime, de José, se voit donc à travers ses yeux et ses pensées d’animal innocent et surpris par le comportement de l’homme. C’est le thème du harcèlement, dont il est de plus en plus question en littérature jeunesse, qui prime ici et rend compte avec justesse l’oscillation des autres élèves entre curiosité, réelle violence et indifférence.
Dans la deuxième nouvelle, La gifle, nous sommes cette fois dans les pensées de Nathalie. Alors qu’elle se rend à son cours de danse, un inconnu la gifle. Choquée, bouleversée et traumatisée, ce coup laisse une trace indélébile sur l’adolescente qui vit cette gifle comme un viol. Un très court texte dans lequel l’auteur dénonce la vague d’happy slapping dont on parle peu mais qui est un phénomène bien réel. Le lecteur partage les étapes traversées par la jeune fille : pleurs, repli sur soi, perte de confiance, culpabilité, propositions des parents de porter plainte, recherche d’autres témoignages…
Deux adolescents, deux paroles, deux témoignages pour parler des souffrances parfois invisibles et pernicieuses qui bouleversent le quotidien des ados et met en danger leur confiance en eux. Les textes sont assez synthétiques et permettent d’amorcer la discussion autour des thèmes qu’ils évoquent. L’ensemble manque peut-être d’un peu d’approfondissement mais ce sont deux excellents points de départ qui réussissent bien à faire passer les émotions des personnages mis en scène.
En quelques mots :
Deux nouvelles pour parler de la confrontation de deux ados paisibles avec la brutalité des hommes. Une première nouvelle sur le harcèlement vu au travers le chien-guide d’un collégien aveugle. Une seconde nouvelle pour dénoncer les happy slapping. Deux petits textes qui rendent compte avec justesse des émotions qui traversent les personnages de ces nouvelles. Des récits brefs et efficaces qui permettent d’amorcer des discussions pour aborder des sujets graves.
