CIEL, T1 : L’Hiver des machines de Johan Heliot

Age : 15 ans et +
Éditeur :  Gulf Stream  (2014)
250 pages

Note : 4 out of 5 stars

2030. Le monde est structuré par une Intelligence Artificielle baptisée CIEL. C’est elle qui gère l’ensemble des réseaux électriques et informatiques de la Terre. Un jour, CIEL décide de prendre le contrôle pour établir un monde plus écologique.
Ceci est son histoire et celle des hommes et des femmes qui ont connu l’hiver des machines…

Avec sa couverture aux allures futuristes et un logo en forme de nuage sur lequel on peut lire CIEL, le roman de Johan Heliot attire le regard. Premier tome de ce qui s’annonce être d’ors et déjà une tétralogie, L’Hiver des machines, nous plonge dans une guerre qui ne dit pas son nom…

Lorsque CIEL, une intelligence artificielle qui contrôle l’ensemble des réseaux et ressources, décide que les humains n’ont plus leur place sur Terre, le monde s’écroule. Dans cet univers “post-apocalyptique”, qu’on pourrait aussi dire “post-numérique”, les machines prennent le contrôle et vont transformer les humains en esclaves de leur monde idéal.
Une ambiance qui m’a fortement rappelé le pitch de la tétralogie Terminator, gros succès hollywoodien depuis les années 1980… On ne tiendra pourtant pas rigueur à Johan Heliot d’avoir reprit le principe car l’histoire qu’il raconte dans L’Hiver des machines, ne nous a été rapportée que par fragments épisodiques dans les Terminator. C’est même plutôt intéressant de voir comment les machines pourraient prendre rapidement le contrôle si une IA telle que CIEL voyait le jour. Intéressant à lire mais aussi glaçant car l’Homme paraît bien vulnérable….

L’Hiver des machines démarre rapidement et nous plonge vite dans cette ambiance de fin du monde “normal”. Une coupure de courant généralisée à la Terre entière met brutalement fin à un quotidien tranquille tel que nous le vivons aujourd’hui.
Au travers cinq personnages appartenant à la même famille, les Keller, Johan Heliot raconte comment chacun va vivre la révolution organisée par CIEL. Famille globe-trotteuse, les cinq membres se trouvent sur cinq endroits différents de la planète et ont chacun leur propre manière de réagir à la situation.
Tout d’abord il y a Tomi, le grand-père qui vit en ermite, est un ancien reporter, qui s’est toujours méfié de CIEL et a construit son propre abri de survivaliste. Puis il y a Peter, le fils de Tomi, qui est un membre de l’armée française et un habitué des terrains en guerre comme l’Afghanistan. Ensuite, il y a Sarah, la belle-fille qui est une militante de la cause écologique et va se retrouver mêlée intimement à CIEL. Enfin il y a les deux petits-enfants, Thomas, interne dans un établissement parisien, et Jenny, qui suit des études aux Beaux-Arts de Berlin.
Cinq personnages dont l’histoire nous sera racontée parallèlement et unis par le lien familial.

Ce premier tome de CIEL est plutôt addictif et convainquant. Si le roman est facile d’accès car le style de Johan Heliot est clair et dynamique, il sera sans doute difficile pour les 12-15 ans de s’identifier aux personnages, d’où ma préférence pour le conseiller à un public de 3ème minimum.
Se classant dans le sous-genre du Cyberpunk, ce roman de science-fiction pose des questions intéressantes sur la dépendance des Hommes aux machines et la possible prise de pouvoir de nos ressources et moyens de communication par une Intelligence Artificielle, hors de contrôle.
L’histoire, sans être moraliste, interroge et retient notre attention. On appréciera aussi de vivre cette incroyable transformation de notre monde à travers cinq regards différents.
Enfin, le récit fait un rapprochement saisissant avec les événements de la Seconde guerre mondiale, de manière très habile et satisfaisante.

En quelques mots :

L’Hiver des machines, premier tome de la tétralogie CIEL nous plonge dans une “guerre” qui ne dit pas son nom et rappelle l’ambiance des films Terminator. Au travers le parcours de cinq personnages appartenant à la même famille, nous découvrons comment CIEL impose son monde idéal aux humains. L’histoire est glaçante et amorce une réflexion intéressante sur la toute-puissance des machines et la dépendance des Hommes à celles-ci.

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