Cogito de Victor Dixen

Age : 12 – 15 ans, 15 ans et +

Éditeur : Robert Laffont : R ( 2019 )

520 pages

Note : 5 out of 5 stars

Roxane, dix-huit ans, a plongé dans la délinquance quand ses parents ont perdu leur emploi, remplacés par des robots. Sa dernière chance de décrocher le Brevet d’Accès aux Corporations : un stage de programmation neuronale, une nouvelle technologie promettant de transformer n’importe qui en génie….ou un pacte avec le diable ? Pour les vacances de printemps, Roxane s’envole pour les îles Fortunées, un archipel tropical futuriste entièrement dédié au cyber-bachotage. Mais cette méthode expérimentale qui utilise l’intelligence artificielle pour “améliorer” la substance même de l’esprit humain est-elle vraiment sûre ? En offrant son cerveau à la science, Roxane a-t-elle vendu son âme au diable ?

Victor Dixen est un auteur que j’apprécie depuis ses débuts et ses romans, dans des genres très différents, m’ont toujours séduite. C’est donc sans surprise que Cogito a su me captiver d’autant qu’il s’inscrit dans un genre qui m’intéresse déjà beaucoup.
Ainsi, dans Cogito, Victor Dixen propose une réflexion autour de l’usage de l’intelligence artificielle dans notre société. Un thème on ne peut plus d’actualité que Victor Dixen explore avant tout sous un angle philosophique.On retrouve dans Cogito l’écriture efficace et télé-visuelle de Victor Dixen, qui ont contribué au succès de la série Phobos. C’est une lecture dynamique et sans temps mort car l’action est resserrée sur une seule et unique semaine.  Roxane, une jeune délinquante, qui a gagné une bourse pour un très couteux stage de remise à niveau pour le BAC sur les Iles Fortunés, possédées par Damien Prinz, dirigeant de la société Noosynth. Au cours de ce stage, la jeune fille va, comme les autres stagiaires, bénéficier des dernières technologies de pointe en matière d’intelligence artificielle et pouvoir apprendre à un rythme inattendu un nombre important de connaissances. Mais évidemment le stage ne se déroulera pas comme prévu…

Cogito pose donc la question du rapport entre l’homme et la machine ainsi que la place de l’intelligence artificielle dans le futur. Le roman se construit sur des rebondissements omniprésents et tout un suspense autour des désirs de l’IA qui “contrôle” les Iles Fortunées. C’est un sujet qui personnellement me fascine même si Cogito n’est pas particulièrement original. En effet, beaucoup d’auteurs ou cinéastes ont déjà interrogés les limites de l’intelligence artificielle et pointé ses dérives. Victor Dixen ne cache d’ailleurs pas ces nombreuses références littéraires et cinématographiques sur le sujet. Par contre, son angle d’attaque est plus atypique, notamment par le biais des nombreuses références philosophique (Descartes ou Rousseau surtout) qui émaillent le récit. A ce titre, la confrontation qui a lieu entre Roxane et Damien Prinz au milieu du roman est particulièrement intéressante et cet échange est révélateur des interrogations que suscitent les progrès technologiques et informatiques du moment. Cogito pose bien sûr la question des limites et Victor Dixen montre bien la nécessité de trouver des gardes fous au développement de l’intelligence artificielle.

Pour ce qui est de l’héroïne, Roxane, elle n’est pas particulièrement attachante mais j’ai apprécié sa verve et sa combattivité. L’écriture de Dixen dépeint bien la rage qui l’habite et son côté mordant, de “chienne” sauvage. Elle vit au court de Cogito une belle évolution.

En conclusion, l’alliance d’une écriture dynamique, d’une action très resserrée, d’une héroïne mordante et d’un sujet au cœur de l’actualité scientifique, donne à Cogito les ingrédients nécessaires à la réussite de ce roman.
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