Age : 12-15 ans / 15 ans et +
Éditeur : Seuil
260 pages
Note :
Je ne m’attendais pas à être aussi captivée par Comment rester invisible. Le thème de la survie en pleine nature n’est pas celui vers lequel je me tourne habituellement, mais le résumé intriguant m’a poussé à ouvrir ce roman. Dès les premiers chapitres, j’ai été happée par l’histoire de Ray, un adolescent de 12 ans abandonné par ses parents, qui trouve refuge dans la forêt derrière son collège. C’est un gros coup de coeur pour moi.
Ce qui m’a particulièrement touchée, c’est d’abord la situation familiale de Ray. Ses parents l’abandonnent sans regret et il n’a de toute façon pas le souvenir d’une famille unie, encore moins heureuse. Son abandon et sa situation, bien que difficiles à concevoir, sont au demeurant, présentés avec justesse. On comprend rapidement pourquoi il est déterminé à éviter les foyers d’accueil et comment il va mettre à profit sa débrouillardise pour survivre avec les moyens du bord, dans un tronc d’arbre creux.
Bien sûr l’idée qu’un enfant puisse survivre seul dans la nature pendant des mois semble improbable néanmoins cela a dejà existé et l’autrice parvient à rendre cette situation crédible en décrivant les défis quotidiens de Ray : la faim, le froid, l’hygiène… n’édulcorant pas les difficultés du jeune garçon.
Le roman est pour partie consacré à la manière dont Ray survit en pleine nature mais il met aussi en scène la touchante relation entre Ray et Stigs, un vieil homme solitaire qu’il rencontre en pêchant. Leur amitié naissante est émouvante et offre à Ray un semblant de figure paternelle. J’ai aussi beaucoup aimé la manière dont Maggie C. Rudd traite le lien fort qui unit Ray et sa chienne Rosie, puis plus tard, le coyote qui s’attache à eux.
Comment rester invisible est un roman survivaliste, « nature writing », aussi la nature est omniprésente dans l’histoire, à la fois refuge protecteur et environnement impitoyable. J’ai beaucoup aimé la manière dont Maggie C. Rudd la met en scène, comme un personnage à part entière.