La Déclaration : L’Histoire d’Anna de Gemma Malley

Age :  15 ans et +
Éditeur :  Naïve (2007)
370 pages

Note : 5 out of 5 stars

Anna est persuadée que ses parents sont des criminelles envers la Mère Nature et c’est pourquoi elle passe son temps à racheter leurs pêchés dans le Foyer de Grange Hall qui la forme à devenir une parfaite domestique. Anna est une Surplus, une enfant qui n’aurait pas dû naître en vertu de la Déclaration. En effet, depuis que les Hommes peuvent vivre éternellement grâce à un produit miracle les naissances sont presque toutes interdites. Mais cette année de 2140, elle fait la connaissance de Peter, un étrange garçon sortit du néant, qui affirme connaître ses parents et surtout son nom : Anna Covey, mais Peter devra convaincre la jeune fille pour s’enfuir de Grange Hall.

La Déclaration est le premier tome d’une trilogie qui s’inscrit dans la veine du roman dystopique. Gemma Malley se focalise sur le personnage d’Anna dans ce livre. Elle nous dépeint son étrange quotidien et nous démontre à quel point la jeune fille est endoctrinée par le discours de Grange Hall. C’est là l’originalité du livre car si c’est assez convenu au niveau du thème : un monde qui a besoin d’être dépoussiéré et qui est régi par des règles autoritaires, la jeune héroïne n’est pas forcément convaincue que ce monde a besoin de changements. Bien au contraire la présence de Peter, qui incarne, en revanche, l’esprit de révolte, la choque et l’agace. Une partie de l’histoire repose donc sur ce passage de l’aliénation à l’esprit critique chez Anna.
Pour ce qui est du reste, l’histoire est accrocheuse et on ne s’ennuie pas du tout même si Anna a tendance à nous énerver par ses réflexions, par son côté “soumise aux lois” auquel nous ne sommes finalement pas habitués dans ce genre de roman. Nous aimerions qu’elle ouvre les yeux sur ce dernier, le voit comme nous nous le percevons mais c’est volontaire bien entendu et c’est ce qui donne tout le “croustillant” et le passionnant de La Déclaration.
On s’attache vite à Anna et à Peter, on se prend au jeu de l’histoire, on s’y enfonce et on a peur en même temps qu’eux. J’ai bien aimé le temps pris par Gemma Malley pour dresser le quotidien, l’univers de Grange Hall et du monde. La description se fait en se mêlant habilement aux pensées d’Anna et à la progression de l’action, dans le début de La Déclaration tandis que tout va en s’accélérant à partir du milieu du livre, nous empêchant de fermer ce dernier.
La Déclaration finie, on a tout de suite envie de se plonger dans le tome suivant qui par son titre (La Résistance) sonne comme du déjà vu mais un déjà vu dont je ne crois pas me lasser comme je n’ai pas été ennuyée par ce livre. Gemma Malley arrive parfaitement à faire du neuf avec un thème qui a bien vécu…
La Déclaration c’est aussi une réflexion sur l’immortalité, sur les conséquences que cela pourrait avoir dans le futur et qui pose la question du progrès scientifique : jusqu’où avons nous le droit d’aller ? C’est en même temps notre temps qui est décrit avec son culte pour l’éternelle jeunesse au détriment de celle qui est à venir, pour d’autres. Son leitmotiv, elle le dit elle-même en même temps qu’elle le démontre dans son diptyque : “Je crois réellement dans le cycle de la vie – le nouveau remplace l’ancien – qu’il s’agisse d’êtres humains, de feuilles, d’idées…
ça m’a un peu fait penser à la trilogie Méto d’Yves Grevet même si en vérité il y a beaucoup de différences, c’est dans le même esprit d’écriture sans doute ou alors parce que je viens de finir la trilogie…quoi qu’il en soit ceux qui ont aimé Méto, foncez sur La Déclaration,La Résistance et La Révélation.

 

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