Demander l’impossible.com d’Irène Cohen Janca

Age : 15 ans et +
Éditeur : Le Rouergue : doAdo (2012)
230 pages

Note : 4 out of 5 stars

Dans la vie d’Antonin tout commence à partir un peu en vrille. Sa soeur Emma pète les plombs, il ne sait plus où il va avec sa petite amie Léa et surtout il y a un étrange clodo qui s’est installé en bas de son immeuble et le regarde avec un drôle d’air…

Au départ demander l’impossible.com c’est léger, drôle et puis au fur et à mesure des pages et des chapitres on sent que l’histoire dévie et prend une toute autre tournure. Lentement, insidieusement, le ton d’Antonin change. L’humour omniprésent s’estompe ou alors masque une réalité soudain plus violente. Parce que la vie d’Antonin elle part complètement de travers depuis que sa soeur Emma arrête de manger et sombre dans l’anorexie…
Antonin nous emmène avec lui dans ce quotidien en mutation où les masques vont peu à peu tomber pour chaque personnage qui peuplent ce roman qui paraissait si banal et qui pourtant ne l’est pas. Vraiment pas.
Irène Cohen-Janca elle commence une histoire qui fait penser à Comment (bien) rater ses vacances avec un héros qui a l’air tout aussi drôle et cynique sur la vie, mais elle la fini dans une ambiance complètement différente qui rappellerait le ton des livres de Melvin Burgess. La réalité, le quotidien est passé par là et tout est modifié.
Antonin a prit en trois mois un coup de vieux et ce n’est pas Léa, sa petite amie, qui dira le contraire quand elle fait le retour sur la coupure que tous deux ont vécu pendant ces trois mois : “Tu m’as manqué, Antonin, ces trois mois sans se parler, c’est bizarre, mais j’ai l’impression d’avoir vieilli en accéléré“. Pour le lecteur la transformation est encore plus rapide, surprenante.
La lecture de demander l’impossible.com nous happe mais elle nous met un peu le moral dans les chaussettes. Bizarrement (ou pas) je n’ai pas trouvé que c’était un défaut, au contraire je crois que toute la force du livre tient dans les sentiments divers qu’il nous fait traverser. Au début on rit, au milieu on a le souffle coupé, les sens en alerte, on est tendu et à la fin on reprend sa respiration et la vie reprend son cours, une légère petite modification au creux de l’estomac en plus…
Et parce que vraiment la phrase (quasi) finale m’a marquée je vous la met, elle est d’Aragon et finalement très éclairante sur le “sens” du livre : “Alors quoi, vous pourriez lever la tête, ce n’est pas de la merde les étoiles !

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