Une enfance australienne de Sonya Hartnett

Age : 15 ans et +
Éditeur: J’ai lu (2010)
200 pages

Note : 5 out of 5 stars

Australie, fin des années 70 ou peut-être une autre année. Adrian a 9 ans et vit dans une petite ville à l’écart. Enfant réservé mais curieux, élevé par sa grand-mère autoritaire et son oncle, il est passionné par les faits divers : le kidnapping de trois enfants dans une ville voisine, la découverte d’un monstre marin…tandis que dans une maison voisine, un couple étrange et leurs trois enfants bizarres s’installent…Son univers bascule.

J’ai découvert Sonya Hartnett en Février 2009 lorsque les éditions du Serpent à plumes ont traduit un de ses livres : Finnigan et moi. Cette auteur qui n’était âgée que de 15 ans lorsqu’elle écrivit et publia son premier roman est une petite perle littéraire qui avoisine selon certains avec Stephen King, Emilie Bronté ou encore Faulkner, ce qui n’est pas peu dire. En règle générale je me méfie de ce genre de comparaison parce que c’est souvent le “bon plan pour vendre” mais je dois dire que Sonya Hartnett est assez bluffante.
Comme pour Finnigan et moi, Une Enfance australienne est écrit de façon fine, dans un style assez sombre et surtout qui entretient le mystère aussi bien sur les personnages que sur l’histoire elle-même. Tout en racontant le quotidien d’Adrian, le récit se construit, autour du kidnapping des trois enfants, de l’arrivée des nouveaux voisins et aussi des relations d’Adrian avec les autres élèves : notamment avec son meilleur ami Clinton. D’autres passages évoquent le comportement étrange d’une camarade de classe, Sandra : celle-ci se prend pour une jument et cela donnera lieu à des scènes bizarres et d’une violence scripturale.
Adrian a peur de pas mal de choses et il se raccroche à des repères : l’école, la maison, son copain Clinton cependant au fur et à mesure son univers stable vole en éclat et le récit devient de plus en plus noir, jusqu’à une conclusion glaçante.
D’ailleurs, ce livre est d’une extrême violence littéraire si l’on y regarde bien : le caractère, la vie d’Adrian et les personnages qui l’entourent sont si surprenants et parfois si décalés que l’on n’aimerait pas vraiment les rencontrer et puis surtout l’atmosphère qui règne dans cette petite ville est inquiétante et très oppressante. D’autres fois, se sont tout simplement les scènes narrées qui nous font frémir et les relations entre Clinton et Adrian se détériorant on voit toute la violence dont les enfants peuvent faire preuve.
Une Enfance australienne flotte sur le même fond que Finnigan et moi et par bien des aspects de l’écriture on reconnaîtra la plume de Sonya Hartnett, pour autant c’est totalement différent au niveau de l’histoire même si les deux héros, Finnigan et Andrian, sont assez similaires dans leur nature : réservé, curieux et bizarre.
Le roman s’achève de façon tout aussi étrange, à la hauteur du livre que l’on ne peut classer. Un grand ado comme un adulte trouveront dans Une Enfance australienne, un véritable plaisir de lecture au style très travaillé, parfois peut-être plus que l’histoire car au final on reste dans le vague : un passé perçu plus que complètement saisit et un futur qui reste flou.
Une Enfance australienne est le nouvel ovni de la littérature étrangère qui vaut le détour pour une lecture surprenante et marquante.

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