Les Enfants de Buchenwald de Dominique Missika et Anaïs Depommier

Age :  12 – 15 ans / 15 ans et +
Éditeur : Steinkis
130 pages

Note : 5 out of 5 stars

En avril 1945, à la libération du camp de Buchenwald, plus d’un millier d’enfants juifs ne savent pas où aller. Ils ont miraculeusement survécu et sont pour la plupart orphelins. Une mobilisation internationale, animée par l’OEuvre de Secours aux Enfants, organise leur prise en charge et tente de les aider. En juin 1945, 426 d’entre eux sont accueillis en Normandie, le temps d’un été. Ils sont en mauvaise santé, traumatisés et sans repères. Médecins, éducateurs et assistantes sociales vont les soigner, les aider à se reconstruire, et à reprendre goût à la vie.

Si j’ai lu beaucoup de livres qui se déroulent lors de la seconde guerre mondiale, je me rends compte que peu d’entre eux abordent l’après. Or les questions soulevées dans cette BD ne sont pas moins intéressantes : Que devient-on après avoir survécu à l’enfer ? Comment se reconstruire ? Comment imaginer l’avenir ? Comment refaire confiance ? C’est précisément ce que raconte cette BD très intéressante.

Dans Les Enfants de Buchenwald on va suivre le destin de quatre adolescents rescapés ( Chaïm, Aron, Lev ou encore Zeev) et des personnels de l’OSE ( Oeuvre de Secours aux Enfants) chargés de leur prise en charge à la libération du camp de Buchenwald. Leur histoire est fictive mais inspirée par celle des 426 rescapés de Buchenwald qui ont trouvé un accueil patient, bienveillant et engagé de la part des médecins, éducateurs, assistantes sociales, infirmières qui les ont pris en charge à Ecouis, en Normandie.

J’ai été touchée par ma lecture. Il est intéressant de suivre aussi bien les rescapés que ceux qui essayent de les sauver. La BD traite avec justesse des séquelles physiques et psychologiques de ces adolescents. Ainsi, à travers leur histoire, on découvre à quel point leur retour à une vie normale est difficile. Ce ne sont pas encore des adultes, ils sont livrés à eux-mêmes, sans repère et surtout ils ont grandit trop vite, sans les codes, avec des réflexes qui semblent parfois violents ou égoïstes. On va suivre la manière dont ils vont réapprendre à vivre en société, à faire confiance et aussi la manière dont ils vont retrouver leur famille ou une famille d’accueil.

J’ai aussi aimé le style de dessin d’Anaïs Depommier, je l’ai trouvé très doux. L’ambiance volontairement lumineuse, estivale, tranchant avec la dureté du quotidien du camp.

En conclusion, Les Enfants de Buchenwald est une BD très éclairante sur un sujet méconnu, parfaitement accessible aux adolescents et passionnant aussi pour les adultes.

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