Foulée d’enfer de Jean-Christophe Tixier

Age : 12-15 ans
Éditeur :  Rageot : Heure Noire (2014)
160 pages

Note : 4 out of 5 stars

Fou de course à pied, Alex, 17 ans, est entraîné par Omar au semi-marathon. Il s’inquiète des dérives de son père qui participe à une milice de quartier afin de protéger leur lotissement des cambriolages. Persuadé que Menello, un voisin victime d’un vol, ment, Alex tente de s’introduire chez lui avec Omar. Mais ce dernier est capturé par la milice puis accusé par la police de cambriolage en raison de son passé judiciaire. Dès lors Alex n’a qu’une obsession : prouver son innocence, avec l’aide de la sœur de son ami, Stessy….

L’histoire commence sur une situation banale : une série de cambriolages dans un quartier, dont le dernier en date entraîne la création d’une milice. Puis le roman dévie dans un registre de plus en plus sombre dés lors qu’Alexandre se rend compte que Menello n’est pas très net et tient des propos racistes. C’est alors qu’il tente de faire ouvrir les yeux à son père, qu’il se retrouve mêlé à une affaire qui le dépasse et le mettra en danger.

Foulée d’enfer est un thriller de qualité dans lequel Jean-Christophe Texier mêle injustice, magouille et racisme. Omar, jeune noir qui veut aider Alexandre, est accusé à tord des cambriolages par Menello qui cherche un coupable, et par la police qui ne voit en lui qu’un récidiviste. Dés lors, Alexandre, rongé par la culpabilité, va se lancer, au mépris du danger, dans la gueule du loup, pour rétablir la vérité.
Le roman garde un rythme soutenu et la succession des différentes étapes et rebondissements du récit sont bien amenés et mis en scène. Les événements s’enchaînent comme une évidence.
On reprochera cependant le manque de crédibilité de certaines situations comme la visite d’Alexandre à la juge des enfants en pleine nuit et celle-ci qui, même après cinq ans, se souvient parfaitement d’Omar. Un peu irréaliste, pour le coup, même si le reste de l’histoire est cohérent.

Écrit dans un style fluide, avec un vocabulaire riche, Foulée d’enfer, est un roman de qualité qui se lit plutôt facilement. Les dialogues sont nombreux, les chapitres sont courts et rythmés par une succession d’événements et un personnage toujours en mouvement.

Si Alexandre est âgé de 17 ans, un âge supérieur à celui des lecteurs auquel se destine ce roman (ce qui peut rendre difficile l’identification), on retrouvera chez lui des interrogations universelles : la relation père-fils, l’amour entre un blanc et une noire, faire face à l’injustice, au racisme, …

Enfin, j’ai trouvé qu’il y avait une exploitation intéressante de la course dans Foulée d’enfer. Elle n’est pas seulement un prétexte pour présenter les personnages et notamment Alex, mais aussi un moteur dans le lien qui unit Alex, Omar et Stessy. C’est aussi la course qui aidera Alex dans certaines situations…

En quelques mots :

Thriller captivant, Foulée d’enfer se sert de la course pour unir les protagonistes de cette histoire qui se retrouveront chacun à leur manière face au sentiment d’injustice et d’impuissance. Jean-Christophe Tixier part d’un banal cambriolage pour écrire un roman noir de qualité, dont la tension monte crescendo. Les événements s’enchaînent de façon cohérente et le récit, fluide et bien écrit, intéresse le lecteur du début à la fin. L’amitié, l’amour et le sentiment d’injustice constituent un enjeu puissant pour provoquer le dépassement de soi et la recherche effrénée de vérité…

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