Girlhood de Cat Clarke

Age : 12 – 15 ans

Éditeur : Robert Laffont (2018)

360 pages

Note : 4 out of 5 stars

En Ecosse, l’internat de Duncraggan accueille des jeunes filles issues des familles les plus riches du Royaume-Uni. Harper, dont les parents ont gagné quelques temps auparavant, au loto, a su y trouver sa place et vit une belle histoire d’amitié avec trois autres filles : Rowan, Ama et Lily. Un jour, une nouvelle pensionnaire débarque : Kirsty. Elle apporte avec elle la menace de briser les précieux liens d’amitié entre Harper et ses amies…

Girhood se déroule dans un pensionnat de luxe où les jeunes filles de bonnes et riches familles ont déposé leurs valises le temps de leur scolarité. Pour Harper, arrivée quelques mois auparavant, l’intégration a été très rapide et elle a pu nouer une solide amitié avec sa camarade de chambre, Rowan, et les deux amies de cette dernière : Ama et Lily. Un climat qui lui permet d’oublier que sa sœur jumelle est décédée des suites d’une anorexie fulgurante et que ses parents ont, le lendemain de cette mort, gagnés au loto. Mais cet équilibre vacille le jour où Kirsty, une nouvelle élève, arrive à Duncraggan. Très vite, Kirsty cherche à s’intégrer au groupe mais éloigne surtout Harper de ses amies…

Avec Girlhood, Cat Clarke nous plonge dans l’ambiance très particulière d’un internat pour “gosses de riches” où la promiscuité et le fait de vivre 24h/24 et 7j/7 crée rapidement les conditions idéales à l’épanouissement d’une belle histoire d’amitié mais aussi à sa dissolution. Tout y est en effet exacerbé et la petite bande que forme Harper, Rowan, Ama et Lily est très soudée, jusqu’à ce que l’arrivée de Kirsty mette cela en péril. Cat Clarke nous décrit très bien cet univers et les liens d’amitié entre les filles. On sent très vite qu’elles ont toutes besoin les unes des autres pour se sentir bien et oublier que leurs parents sont peut-être très riches mais ils ne sont pas disponibles affectivement…

L’histoire se centre surtout sur Harper. Cat Clarke s’attache vraiment à lui créer une personnalité et une histoire personnelle complète et intéressante. J’ai bien aimé le fait qu’elle ne soit pas née avec une cuillère en argent dans la bouche mais qu’elle se soit plutôt retrouvée par hasard ( enfin, grâce au loto), à Duncraggan. Le fait qu’elle est perdue sa sœur jumelle la rend aussi plus sensible que les autres filles et donc plus touchante. Le terreau idéale aussi pour en faire la “victime” de Kirsty.

Dès les premières pages de Girlhood, Cat Clarke nous fait en effet comprendre que Kirsty va tout bouleverser dans la petite bande. Si le roman porte sur l’amitié, il se focalise notamment sur la manière dont cette amitié peut se révéler fragile. Très vite, le lecteur sent que l’histoire va virer vers quelque chose de plus sombre et de plus malsain. Et en effet ! Kirsty influe beaucoup sur le cours des événements, de manière très insidieuse. On se laisse totalement prendre au jeu même si on devine certaines choses très rapidement. Harper paraît un peu naïve et manipulable mais cela donne aussi à Girlhood tout son intérêt.

La fin m’a cependant un peu déçue dans le sens où je l’ai trouvé un peu trop gentille et trop “bon enfant”. Tout est bien qui finit bien… Entre temps Girlhood aura heureusement très bien su mettre en scène les thèmes de son récit : l’amitié, bien sûr, mais aussi la famille, l’homosexualité et surtout le deuil…omniprésent.

En quelques mots :

Girlhood se passe dans le huis-clos d’un internat de filles. Le terreau idéal pour un thriller subtil sur le thème de l’amitié. On y suit ainsi Harper, une jeune fille marquée par la décès de sa sœur jumelle et qui a su trouver auprès de trois autres filles de Duncraggan, un véritable soutien moral. Tout vacille lorsqu’une nouvelle élève, Kirsty, arrive et met en danger cette amitié en jouant sur la sensibilité d’Harper. 
J’ai adoré l’ambiance et les liens d’amitié qui unissent cette bande. On se laisse prendre au jeu de l’histoire même si certaines choses se devinent très rapidement. La relation Kirsty-Harper donne au récit tout son suspens et l’ensemble est très prenant. Si la fin me paraît un peu trop gentille, Girlhood est tout de même une lecture plaisante, qui parle très bien d’amitié, de famille et de deuil…

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