Imprégnation de David Almond

Age : 15 ans et +
Éditeur: Gallimard jeunesse : Scripto (2010)
270 pages

Note : 5 out of 5 stars

Fin de l’été, dans la campagne du Nord de l’Angleterre, Liam profite des derniers instants de bonheur, de vacances, de chaleur. Avec son ami Max il découvre un bébé, guidé par un choucas. Dés lors sa vie bascule, marquée par la rencontre avec Oliver et Chrystal, deux orphelins.

C’est la première fois que je lis du David Almond bien que son nom ne me sois pas inconnu pour avoir vu de loin d’autres titres publiés antérieurement. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les critiques ne se trompaient pas : en effet, David Almond est un “romancier majeur” (The Independant), qui fait de la “grande littérature, au-delà des classifications” (The Guardian). C’est une sorte d’ovni littéraire en un sens comme il n’en existe pas beaucoup (je le rapprocherais peut-être de John Green, auteur aussi étonnant). J’entends par là que le style est spécial, indescriptible et il m’a plu car sans être de la haute voltige littéraire, il nous plonge complètement dans cette atmosphère chaude et particulière de ce que j’imagine être parfaitement celle du Nord de l’Angleterre, et quand bien même ce ne le serait pas, j’ai aimé cet univers, le personnage de Liam et les amis un peu étranges qu’il a.
Max, le garçon posé, l’adolescent banal qui tombe amoureux, absent au fil du récit mais qui reste dans l’esprit de Liam. Et surtout Gordon Nattrass, Crystal et Oliver. Le premier est spécial, bizarre même, fasciné par le macabre qu’il transforme en art pour provoquer Liam et le faire réfléchir au sens de l’existence : tout un passage surprenant dans le livre qui transforme Imprégnation en cours plaisant de philosophie sur l’art ! La seconde, Crystal est mystérieuse, on ignore son passé ou plutôt elle se dévoile au fur et à mesure, dans une attitude provocante et amicale, faisant légèrement chavirer le cœur de Liam. Et puis il y a Oliver dont le passé est flou, terrible. Il est noir, sans papiers et recherché ce qui constitue une autre partie du fond de l’histoire.
Tout ce monde évolue dans un quotidien paisible et en même temps rythmé par les sorties de Liam, toujours plus en quête de liberté tandis qu’Alison, le bébé trouvé, grandit au sein de la famille et que la question du phénomène d’imprégnation est dans toutes les conversations de son père.
Imprégnation nous envoûte et David Almond confronte le lecteur en même temps que Liam à des grandes questions dont il esquisse quelques réponses : l’adieu à l’enfance, les ravages de la violence, l’amitié, la tolérance, l’adoption…
Le tout forme un ensemble riche, sensible et envoutant, servit par une écriture profonde et ingénieuse, au plus près de Liam, plongé en permanence dans ses pensées.
Et puis cette phrase qui guide l’oeuvre : “Vis une aventure, vis comme si tu étais une histoire.

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