Les auteurs de Boxap 13-07 répondent aux questions de Lirado

A l’occasion de la sortie de leur roman Boxap 13-07, les deux auteurs qui se cachent derrière le pseudonyme d’Amalia Anastasio ( Céline et Alain) ont accepté de répondre aux questions de Lirado. 

Lirado : Qu’est-ce qui a impulsé l’écriture du roman Boxap 13-07 ?

Céline : L’idée de base est venue de moi. En observant ma fille ado, les jeunes (et les moins jeunes) qui passent beaucoup de temps devant des écrans, je me pose des questions. Notre monde devient de plus numérique et virtuel. Je me suis demandé sur quoi tout ça pouvait bien aboutir.

Lirado : Comment avez-vous imaginé et créé l’univers futuriste de Boxap 13-07 ? Quelles ont été vos sources d’inspiration ?

Céline et Alain : L’observation du présent. Le monde déshumanisé que nous décrivons existe déjà en partie : disparition des guichets administratifs (les démarches se font désormais en ligne), caisses automatiques dans les supermarchés, production industrielle robotisée, e-shopping, e-learning, etc. La relation humaine disparaît de l’espace public. Les loisirs aussi sont beaucoup tourné vers des activités sur écran. Nous avons voulu attirer l’attention sur cette évolution.
Nos sources d’inspiration littéraires sont des romans comme « Ravage », « 1984 » ou « Le meilleur des mondes ». « Demain les chiens » de Clifford D. Simak est également important et Boxap 13-07 contient d’ailleurs un petit clin d’oeil à ce livre. Sans vouloir avoir la prétention de jouer dans la même cour, Boxap 13-07, comme eux, est plus qu’une histoire qui se passe dans le futur. C’est un questionnement sur le monde actuel.

Lirado : Quel regard sur la technologie actuelle, l’ultra-connexion et les innovations portez-vous ? Est-il aussi sombre et terrifiant que dans votre roman ?

Nous avons une vision un peu divergente là-dessus.

Céline : Je dois dire que je suis inquiète pour les générations futures.
D’un côté, toutes ces technologies sont formidables, elles nous apportent un grand confort, des possibilités de communication et d’information extraordinaires. Encore faut-il savoir bien les utiliser, vérifier les sources d’information, gérer son temps online, rester actif, et créatif, continuer à se servir de notre mémoire, garder l’esprit critique… et maintenir le lien social d’humain à humain, sans l’intermédiaire de la machine ! Or, la tendance que j’observe, c’est tout le contraire. Il suffit de se documenter sur Cambridge Analytics et les dernières élections présidentielles aux USA pour s’en rendre compte.
Aussi, je suis assez préoccupée par les menaces qui pèsent sur la biodiversité et le climat. Je pense que nous allons vers des bouleversements profonds au niveau mondial et je ne sais pas si nous sommes bien préparés. Alain est plus optimiste que moi !

Alain : Effectivement, je suis moins inquiet que Céline. Je considère déjà que le monde dans lequel nous vivons n’est peut-être que la projection d’une réalité tout autre, comme le décrit Platon dans son allégorie de la caverne. Je me reconnais aussi dans les propos de Philippe Guillemant et d’autres dans cette mouvance qui nous prouvent, en théorie seulement, que d’autres dimensions existent.
Du coup, vivre dans un Boxap sans savoir qu’un autre monde existe ne serait pas différent de notre vie actuelle où nous ignorerions tout de la « vraie » vie. Il se pourrait que je m’y fasse. Hélas.
Développer cette idée ici prendrait trop de place.

Lirado : De mon point de vue, l’écriture mise beaucoup sur la description de cet univers futuriste, son fonctionnement, son vocabulaire…parfois un peu au détriment de l’action, était-ce pour vous le plus important de passer du temps sur la présentation de ce monde futuriste / quelque chose à laquelle vous teniez particulièrement ?

Céline et Alain : La description de cet univers a été en effet important, mais l’action est toujours là, même si parfois, elle se résume à des faits et gestes qui peuvent paraître banals, surtout au début du livre. Il fallait bien planter le décor ! On a voulu que cet univers complexe soit cohérent et crédible pour permettre au lecteur de s’immerger complètement dedans. Plutôt que de faire de longues descriptions statiques, il nous a semblé plus ludique de l’axer autour d’une aventure vécue par des personnages se débattant dans ce décor. Un choix comme un autre, en fait.

Lirado : Comment s’est déroulée l’écriture à 4 mains de ce roman ?

Céline : Boxap 13-07 est mon premier roman. Alain, lui, en a déjà écrit des tas d’autres. En lisant ses textes et en parlant avec lui de son travail, j’ai eu envie d’écrire, moi aussi. Or, si j’avais l’idée, je ne savais pas trop comment m’y prendre. L’angoisse de la page blanche ! Alain m’a proposé de l’écrire à deux et j’ai accepté, ravie.

Alain : Exactement. Nous avons essayé d’écrire dans la même pièce, côté à côte devant l’ordinateur et ce n’est pas possible. Alors, j’ai proposé d’écrire une trame dans laquelle je laisserai des « trous » pour les sujets qui me semblaient plus faciles à développer avec la vison de Céline. Ce fut un succès et, au final, je serais incapable de savoir ce qui fut écrit par moi puis revu par Céline et inversement.

Lirado : Envisagez-vous une suite à Boxap 13-07 ?

Céline et Alain : Oui ! Il y a encore tant de choses à dire, on n’a pas pu tout raconter, sinon le roman aurait été trop long ! D’où cette fin un peu ouverte, qui a dérangé certains lecteurs. Aussi, nous aimons que les lecteurs essayent d’imaginer la suite de l’histoire. Après tout, nous racontons un pan de vie d’Aïleen, d’Astur et des autres personnages, et tant qu’ils sont en vie, leur histoire continue.
Ceci dit, nous aussi, nous avons déjà imaginé la suite. Et nous en avons parlé : le synopsis existe (avec beaucoup de rebondissements, d’explications et de révélations) et nous n’attendons que le feu vert de Scrineo pour l’écrire ! Cela va dépendre aussi du succès de Boxap 13-07. Mais ce n’est pas l’envie ni les idées qui manquent !

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