IRL d’Agnès Marot

Age : 15 ans et +
Éditeur :  Gulf Stream : Electrogène  (2016)
450 pages

Note : 3 out of 5 stars

Chloé Blanche vit depuis toujours à Life City, un endroit où il fait bon vivre. Mais un jour, elle comprend que son existence est une imposture. Espionnée en permanence par des caméras, Chloé apprend d’un mystérieux L. qu’elle n’est qu’un personnage de jeu vidéo au service d’une gigantesque émission de télé-réalité. Bien qu’elle ne soit qu’une IA ( Intelligence Artificielle), Chloé décide de partir à la quête de sa liberté et de son humanité.

Lorsque j’ai découvert le résumé d’IRL d’Agnès Marot, j’ai été intriguée. J’aime bien les jeux vidéos et c’est vrai qu’on peut très vite s’attacher au personnage que l’on joue et rêver de lui donner une existence réelle. Alors imaginer qu’un personnage de jeu-vidéo prendrait conscience de ce qu’il est et déciderait d’intégrer notre monde, c’était plutôt bien trouvé comme point de départ. Ajoutez à cela les enjeux d’une télé-réalité et on se retrouve avec une histoire qui s’annonce très alléchante et dans l’air du temps.

Agnès Marot revendique clairement les inspirations de son roman IRL. De The Truman Show à Second Life en passant par les Sims, on est vraiment dans la culture geek et on plonge vite dans cette ambiance où le monde réel et le monde virtuel ne sont jamais très loin. De fait, j’ai totalement adhéré à l’univers de Life City et ça ne m’a pas paru être une histoire qui soit tant que ça de la science-fiction car les capacités technologiques d’aujourd’hui ne laissent pas de doute sur la possibilité qu’un jour Life City puisse exister.

Une histoire qui promettait d’être intéressante, une héroïne qui l’était tout autant, un univers crédible et réaliste, IRL s’annonçait donc comme une lecture prenante et captivante. Malheureusement ce n’est pas le coup de cœur que j’attendais. J’ai eu du mal au démarrage car je m’étais fait une image tronquée d’IRL. L’histoire m’a surprise et ne ressemblait pas du tout à l’idée que je m’en étais faite. C’est toujours un peu frustrant et on ne sait jamais vraiment d’où ce sentiment vient, peut-être tout simplement d’une mauvaise interprétation de la 4ème de couverture et des critiques lues à droite à gauche.

Ce qui m’a le plus déstabilisée en fait, ce sont ces va-et-viens entre le passé et le présent. Ils m’ont compliqué l’immersion. Au bout de 200 pages, je trouvais ma lecture sympathique mais je n’étais pas tenue en haleine car j’avais du mal à me repérer dans la time-line, à tout comprendre. Je me suis néanmoins accrochée et j’ai fini par me laisser emporter par les événements mais ce fut long et ce n’est donc qu’à partir de cette moitié de roman que j’ai enfin commencé à ne pas décrocher de ma lecture d’IRL. Dés lors le rythme est devenu plus soutenu et les rebondissements de l’histoire étaient assez inattendus et donc j’avais envie de découvrir comment tout cela allait se conclure.

Du coté des personnages, j’ai été un peu déçue aussi. Chloé ne m’a pas touchée et je ne me suis pas vraiment sentie complice de son histoire. Son aventure n’a pas provoqué chez moi un tourbillon d’émotions car je trouvais Chloé assez fade et froide. Quant aux autres personnages ils ne m’ont malheureusement pas davantage séduite. Alors bien sûr c’était sympa de les suivre, de voir comment chacun allait évoluer et vivre les événements, mais je suis restée très loin d’eux tout au long de ma lecture.

Cela dit, le roman pose des questions intéressantes et d’actualité. IRL parle aussi bien d’intelligence artificielle que de télé-réalité en passant par les dérives de nos technologies de pointe.

Ma lecture d’IRL est donc partagée. D’un côté je la recommanderais à tous ceux qui ont envie d’un roman SF où un univers geek et les travers de la télé-réalité se rencontrent pour former une histoire originale, de l’autre, l’ensemble laisse un goût un peu mitigé et ne tient pas vraiment en haleine. La faute à un personnage auquel on a du mal à s’attacher ? A une action un peu lente au démarrage ? Un bon livre mais pas un coup de coeur.

En quelques mots :

IRL est une lecture en demie-teinte pour moi. Le résumé m’avait énormément intriguée et j’étais très emballée par l’idée originale d’Agnès Marot, à la frontière entre The Truman Show, Second Life et Les Sims. J’ai donc plongée avec curiosité dans ce roman mais malheureusement ce ne fut pas le coup de coeur espéré. Au bout de 200 pages, je trouvais l’histoire sympathique mais j’avais du mal à être tenue en haleine par les péripéties. Je me sentais noyée par la time-line tortueuse d’IRL et je n’avais pas vraiment d’atomes crochus avec Chloé. Si la seconde moitié du roman m’a cependant plus emportée et séduite, ce démarrage difficile a un peu freiné mon enthousiasme initial.
J’ai par contre bien aimé les questions posées par ce roman autour de l’intelligence artificielle, de la télé-réalité et des dérives de nos technologies de pointe et de notre société actuelle.
Un roman pour ceux qui aiment la SF et veulent plonger au cœur d’une histoire 100% geek.

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