Jeanne, la fille du docteur Loiseau, T1 de Carole Trébor

Age :   9 – 12 ans
Éditeur : Albin Michel jeunesse ( 2021 )
210 pages

Note : 4 out of 5 stars

Dans la pharmacie de l’oncle Léon et de la tante Lucienne, chaque nuit, des médicaments disparaissent. Alors que le couple remue ciel et terre pour retrouver les coupables, Jeanne, elle, s’inquiète de la santé des voleurs. Soucieuse de prendre les agents de police de vitesse, elle décide de mener sa propre enquête ! Commence alors une course contre la montre dans laquelle, d’indice en indice, la jeune fille arpentera les catacombes et le quartier des artistes, fera la connaissance de Kiki de Montparnasse et se liera d’amitié avec une bande d’enfants des rues…

Un roman qui prend place dans le contexte de l’entre deux guerres et met en lumière une jeune fille déterminée dans une époque où le féminisme n’en est qu’à son balbutiement. Jeanne, fille de médecin, a en effet la chance de grandir aux côtés d’un père médecin bienveillant et convaincu que l’éducation des femmes est importante. De ce fait, l’adolescente a un fort tempérament et c’est tout naturellement qu’elle va décider de mener son enquête sur l’identité des voleurs de la pharmacie de son oncle avant de découvrir le quotidien d’une petite bande d’enfants plus pauvres qu’elle.

J’ai trouvé très intéressant le personnage de Jeanne Loiseau et surtout le discours qu’elle incarne à travers sa personnalité et les convictions de sa famille. Le féminisme se confronte ainsi aux préjugés et a priori d’un oncle pharmacien beaucoup moins “avancé” sur le sujet, véritable reflet des propos de l’époque car le cas de Jeanne est tout de même une vraie singularité. Elle incarne ainsi ( avec Solange) les combats qu’ont dû mener certaines femmes pour se faire une place dans la société et réaliser les études qu’elles souhaitaient faire.

Ce premier tome de Jeanne, la fille du docteur Loiseau met en lumière également la confrontation entre les différents univers qui se côtoient à cette époque, dans Paris : la petite bourgeoisie incarnée par la famille Loiseau, les milieux populaires voire très miséreux, représentés par celle d’Antoine et la bohème artistique, avec Prévert, Queneau et Kiki de Montparnasse.

J’ai bien aimé le rythme de l’histoire et les différentes péripéties. Néanmoins je m’attendais à ce que l’enquête autour de l’identité des voleurs soit plus centrale et finalement pas tant que ça. Il n’empêche qu’on se laisse emporter par les rebondissements.

Le roman peut aussi avoir des abords plus complexe car le vocabulaire employé est riche et parfois spécifique. Certains mots sont expliqués mais obligent le jeune lecteur à arrêter sa lecture pour en regarder la définition. C’est donc plutôt un roman pour les bons lecteurs de cette tranche d’âge.

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