Le Jeu de la dame de Walter Tevis

Age :  15 ans et+
Éditeur : Gallmeister
440 pages

Note : 5 out of 5 stars

Kentucky, 1957. Après la mort de sa mère, Beth Harmon, neuf ans, est placée dans un orphelinat où l’on donne aux enfants de mystérieuses “vitamines” censées les apaiser. Elle y fait la connaissance d’un vieux gardien passionné d’échecs qui lui en apprend les règles. Beth commence alors à gagner, trop vite, trop facilement. Dans son lit, la nuit, la jeune fille rejoue les parties en regardant le plafond où les pièces se bousculent à un rythme effréné. Plus rien n’arrêtera l’enfant prodige pour conquérir le monde des échecs et devenir une championne. Mais, si Beth prédit sans faute les mouvements sur l’échiquier, son obsession et son addiction la feront trébucher plus d’une fois dans la vie réelle.

Si j’ai découvert Le Jeu de la dame c’est d’abord ( et comme beaucoup peut-être) parce que la série Netflix qui en est tirée était dans toutes les conversations autour de moi. Pour autant, je ne me suis pas précipitée pour la regarder, préférant lire le roman, pour me faire mon propre film. Mais la série, je pense, me plaira sûrement.

Autant être honnête, les échecs je n’y connais rien et je n’ai jamais été vraiment attirée car cela m’a toujours paru très compliqué ( à tord ou à raison). A priori, donc, je n’avais que peu de chance d’être séduite pas un roman qui place les parties de ce jeu au centre de sa narration ( car oui, les parties d’échecs sont très détaillées) . Pourtant, j’ai été totalement happée par lintensité de ce roman et le suspense qui s’en dégage de manière assez automatique. J’ai été la première surprise à me passionner pour le destin dans le monde des échecs de Beth et à suivre avec impatience chaque nouvelle partie. Sans maîtriser les termes spécifiques aux échecs, j’ai suivi avec passion les parties de Beth et j’ai réussi à me plonger dans l’ambiance, à ressentir ses émotions et à vivre le cœur battant chaque partie, quand bien même certains termes techniques m’échappaient un peu.

Ce qui m’a également séduite dans Le Jeu de la dame c’est son héroïne. Beth Harmon n’a rien qui la destine à devenir un maître d’échec. Elle grandit dans un orphelinat après la mort de sa mère, découvre le jeu par hasard et s’en retrouve vite privée. Elle est ensuite adoptée par un couple (enfin surtout une femme…) qui n’y connait rien et, surtout, elle est une femme dans un monde d’hommes…Pourtant dés le départ Walter Tevis nous fait mesurer son potentiel et son caractère déterminé. Beth ne peut pas jouer, tant pis, elle lit un livre sur les échecs et elle jouera les parties dans sa tête ! Ensuite, sa mémoire et ses capacités en la matière nous blufferont. Mais c’est aussi à la force de sa volonté qu’elle imposera son style. Le roman montre bien la détermination de Beth quand bien même elle est aussi en proie à ses addictions, ce qui la rend aussi davantage humaine.

Le Jeu de la dame est donc un roman que je pense je n’aurais jamais lu sans le succès de la série mais qui a été une très bonne découverte et un coup de cœur inattendu. La plume de Walter Tevis m’a enthousiasmée et son sens de la narration m’a captivée quand bien même je ne suis pas amatrice des échecs.

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