Panic de Lauren Oliver

Age : 15 ans et +
Éditeur : Hachette jeunesse : Black Moon (2014)
365 pages

Note : 4 out of 5 stars

A Carp, petite ville américaine, il ne se passe jamais rien et lorsque l’été vient, c’est encore pire. Mais depuis plusieurs années, un jeu nommé Panic est organisé. Il s’agit de gagner une somme d’argent collectée au cours de l’année en affrontant d’autres candidats et surtout ses propres peurs…
Cette année, Heather a décidé de s’inscrire d’abord parce qu’elle vient de se faire larguer, ensuite parce qu’elle ne supporte plus son existence minable. Sa meilleure amie Nat, qui veut devenir mannequin et son ami Dodge, qui a une vengeance à accomplir, sont aussi de la partie seulement à Panic, il ne peut y avoir qu’un seul gagnant…

Les jeux macabres ont la côte en littérature depuis Hunger Games mais la comparaison avec la célèbre dystopie s’arrêtera là. En faîte, Panic ressemble à un de ces jeux où des candidats se mettent en danger et affrontent leurs peurs pour être le vainqueur et repartir avec un petit magot. Pas besoin d’être dans un univers futuriste, il suffit de regarder les télés-réalités ou les émissions du paf du même acabit ( Koh-Lanta, Fear Factor…) pour voir qu’on y est presque et que Panic n’est pas un jeu plus cinglé qu’un autre ( quoi que).
J’ai bien accroché à l’idée, au thème de ce roman “one shot” ( que ça fait du bien de ne pas lire une énième trilogie), qui nous plonge rapidement dans l’ambiance de Carp et du jeu. J’avais envie de voir quelles seraient les épreuves réservées à nos candidats téméraires et comment chacun allait s’en sortir. Pour le coup, Lauren Oliver ne nous déçoit pas et tout en inventant des “missions” plausibles, jouent avec les peurs de ses personnages principaux, elle fait grimper la tension tout au long du roman.
Panic est un jeu complètement fou et on ne tarde pas à le saisir.
Mais le roman Panic ne se contente pas de nous conter les différentes étapes du jeu inventé par des lycéens en mal de sensations fortes. C’est aussi un texte sur trois adolescents un peu paumés, complètement désœuvrés et profondément ennuyés par l’atmosphère de Carp ( c’est particulièrement vrai pour Heather).
Alternant les focalisations externes sur deux des personnages phares de Panic : Heather et Dodge, Lauren Oliver nous montre les aspirations de chacun et nous fait vivre les événements des deux points de vue. Si on regrettera que la focalisation n’est pas été plutôt interne, on appréciera ces changements de regard sur les événements. Des changements qui nous permettent aussi de nous attacher non pas à un mais plusieurs personnages de Panic.
Globalement je dois reconnaître que je me suis prise au jeu de Panic ( c’est le cas de le dire) et que j’ai apprécié cette lecture qui était intéressante et bien étudiée tant sur le plan de l’action que la psychologie des personnages.
Par contre, je dois aussi reconnaître que ma lecture a été plus laborieuse que prévue et j’ai mis un peu de temps à lire ce roman par rapport à d’habitude. Notamment au début, je trouvais que l’histoire mettait du temps à se lancer. Au fur et à mesure des chapitres j’ai néanmoins de plus en plus accroché au récit et j’ai finalement lu les 100 dernières pages d’une traite : je voyais enfin l’histoire progresser, se tisser.
Lauren Oliver propose à mon sens avec Panic un thriller estivale efficace qui fera frissonner les ados mais qui, j’espère, ne leur donnera pas non plus de mauvaises idées…

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