Un Petit bout d’enfer de Rachel Corenblit

Age : 15 ans et +
Éditeur: Rouergue : doAdo noir (2009)
140 pages

Note : 4 out of 5 stars

Elle passe son temps à mentir sur son âge. Dans sa tête elle a seize ans et c’est ça qui l’a envoyée vivre pour un mois chez sa grand-mère : pour se remettre les idées au clair. Échappant à la vieille femme, elle trouve refuge dans une salle de cinéma. Mais le film d’horreur qui se déroule pourrait très bien sortir de l’écran et la réalité devenir plus violente encore…

La taille ne fait pas la valeur et ce livre n’est pas pour les plus jeunes d’entre nous. Un Petit bout d’enfer porte bien son nom. Le texte est court mais l’enfer est largement présent. Le récit se veut tranchant et saccadé : phrases courtes et répétitions à volonté dans un style particulier et piquant. Rachel Corenblit nous plonge dans un univers refroidissant. Roman où deux histoires se développent : d’un côté Juliette, de l’autre un curieux type, un assassin, un malade. Elles finissent par se rejoindre et forment un climat de tension. L’atmosphère est lourde, renforcée par l’écriture singulière et vive. Le danger est palpable et on est complètement captif des sensations et de l’intrigue d’Un Petit bout d’enfer. L’horreur à notre porte dans une action ménagée et remplie de suspens.
La collection doAdo noir n’en fini pas de surprendre et ce roman vient s’inscrire dans la continuité des autres titres. C’est sûr, on ne ressort pas complètement indemne de ce livre et on va tout de suite moins aimer les salles obscures et vide de cinéma…
Un Petit bout d’enfer est surprenant, violent par la crudité et la neutralité du ton utilisé pour exposer les faits. Le lecteur est face aux situations et il ne peut pas agir. Spectateur du drame qui se joue, il voit l’évolution des personnages au fil de la lecture et est en prise avec les sentiments de chacun. Toute la psychologie autour de celui que l’on peut bien qualifier de fou est finement menée et la reconstitution des événements du passé, mêlés à ceux du présent, a quelque chose de certes conventionnel mais très glacial. Des bouts de vie tous très durs dans leur contenu ou dans le regard qui est porté sur eux. Quant à Juliette, elle est une héroïne plus banale, mais avec une personnalité qui touchera les adolescents : qui n’a pas triché sur son âge pour entrer dans des lieux normalement interdits ?
L’histoire est flippante, c’est certain, et vous ne serez pas déçus !

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