Sous la même étoile de Kelley York

Age : 15 ans et +
Éditeur : Pocket jeunesse (2016)
320 pages

Note : 3 out of 5 stars

Après leur année de terminale, Hunter et sa demie-soeur Ashlin décident de s’octroyer une année sabbatique auprès de leur père qu’ils n’ont pas vu depuis deux ans. Là-bas ils retrouvent Chance, leur ami d’enfance, qui passait tous ses étés avec eux. Si le jeune homme les a toujours fascinés, Ashlin et Hunter éprouvent bientôt pour lui de tout autres sentiments. Mais ils comprennent aussi que les excentricités de Chance dissimulent une vérité bien plus noire…

Quand j’ai découvert le résumé de Sous la même étoile je m’attendais à une lecture assez proche d’Aristote et Dante découvrent les secrets de l’univers, paru il y a peu chez le même éditeur. Et il est vrai qu’il y a bien des similitudes entre les deux histoires, à commencer par la thématique de l’homosexualité, au coeur du roman. En effet, Kelley York exploite le traditionnel triangle amoureux mais sous un regard neuf puisque Ashlin et Hunter vont tous les deux tomber sous le charme de Chance et se découvrir des sentiments forts pour ce garçon fantasque à l’histoire compliquée. Cependant le triangle amoureux va rapidement se clarifier lorsqu’il devient évident qu’Hunter et Chance s’attirent sans oser se le dire en face.

Dans Sous la même étoile, nous alternons le point de vue d’Hunter et celui d’Ashlin ce qui donnent rapidement au roman deux angles d’attaque. Alors qu’Hunter est plus dans l’introspection personnelle pour comprendre les sentiments qu’il a envers Chance et apprivoiser la découverte de son homosexualité, Ashlin est plus dans “l’enquête“. Elle voit son frère changer, elle découvre les secrets de Chance et veut comprendre son histoire, elle a du mal à comprendre ce qui se joue entre Chance et Hunter, alors elle les observent et s’interrogent. Ces deux points de vue permettent de donner à l’histoire une double dimension intéressante car Kelley York ne se focalise pas uniquement sur la romance entre Chance et Hunter mais également sur les secrets de Chance qui sont intéressants à découvrir.

Néanmoins Sous la même étoile ne m’a pas autant séduite qu’espérée. L’histoire entre Chance et Hunter est une romance homosexuelle & adolescente assez mollassonne et qui a fini par m’agacer. Hunter met du temps à comprendre qu’il est amoureux de Chance ou du moins à l’accepter alors même qu’il n’arrête pas de parler des sentiments et de l’intérêt qu’il a pour lui. A la longue je trouvais ça ennuyeux. Surtout, je n’avais pas envie de lire uniquement ça et l’action a vraiment tardé à venir. Le roman a enfin pris une tournure intéressante que dans les cinquante dernières pages, ce qui est vraiment dommage d’autant que la conclusion arrive bien trop rapidement. Certes Kelley York a vraiment travaillé la psychologie de ses personnages et notamment celle d’Hunter mais elle y passe trop de temps. Le thème de l’homosexualité occupe une place si importante qu’il se fait au détriment de l’autre thématique annoncée par le résumé (  qu’on évitera de spoiler ici) et qu’on aurait aimé voir également plus développée.

Si j’ai terminé Sous la même étoile, je me suis parfois ennuyée au cours de cette lecture. Si je n’ai pas décroché c’est vraiment parce que le personnage de Chance avec son mystère et ses frivolités m’était sympathique et que j’étais intéressée par l’intrigue qu’il y a autour de lui et son histoire personnelle. Mais même là, je suis un peu frustrée car j’ai l’impression de n’avoir jamais réussi à saisir qui était Chance et ce n’est pas la fin, très ouverte et surprenante, qui viendra m’ôter cette impression d’inachevé.

En quelques mots

Sous la même étoile commence par un triangle amoureux assez traditionnel jusqu’à ce qu’il soit évident que Chance et Hunter ont des sentiments l’un envers l’autre. Ashlin ne pourra que se contenter de les observer de loin et d’essayer de percer le mystère de celui qu’elle aime aussi. L’homosexualité est la thématique centrale de cette histoire, au détriment de l’autre ( qu’on ne spoliera pas) évoquée par le résumé. L’alternance du point de vue d’Hunter et Ashlin permet à l’auteur de donner à son histoire deux angles d’attaque mais malheureusement l’action tardera à venir. Je me suis parfois ennuyée durant cette lecture, trop centrée à mon goût sur la romance entre Hunter et Chance, et pas assez sur le mystère Chance en lui-même. Kelley York a notamment travaillée la psychologie d’Hunter mais au détriment du dynamisme de l’histoire en général. Je sors un peu frustrée de cette lecture et ce n’est pas la fin, très ouverte et inattendue, qui m’ôtera cette impression d’inachevé.

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