Un jour, je te mangerai de Géraldine Barbe

Age :  15 ans et +
Éditeur : L’Ecole des loisirs

140 pages

Note : 4 out of 5 stars

Que se passe-t-il avec Alexia ? Un jour elle chipote dans son assiette ; le lendemain, elle engouffre un gâteau au chocolat pour six. Elle ne mange plus rien à table mais elle dévore en douce des spaghettis crus. Une seule chose ne bouge pas : Alexia, 15 ans, hait Chloé, sa petite sœur de 12 ans. Chloé a renoncé à la faire changer d’avis à son sujet, elle préfère se faire la plus discrète possible. Qui sait, ça finira peut-être par s’arranger ? 

Un jour, je te mangerai est une lecture déstabilisante et éprouvante. Elle m’a souvent mise mal à l’aise tant la relation décrite par Chloé avec sa grande sœur Alexia semble étouffante, toxique et violente. Les mots sont durs, les scènes sont fortes et le roman est globalement un sacré coup de massue. Rien que le surnom donné par Alexia à Chloé est parlant quant à l’ambiance étouffante de cette maison : “petite merde”.

C’est bien écrit, c’est certain. Dans Un jour, je te mangerai, on ressent dans tout notre être le mal être de Chloé vis-à-vis de cette grande sœur aussi tyrannique que lunatique. Les parents, eux, ne voient rien et on se sent impuissant. La loi du silence règne tout comme celle faire comme si tout allait bien…
Peu à peu, derrière cette attitude, Alexia se révèle. On comprend qu’elle est obsédée par son poids, jalouse d’une sœur qu’elle imagine être plus belle, plus mince qu’elle, prisonnière de ses désirs de plaire au garçon qu’elle aime, sans se rendre compte qu’elle effraie. Alexia est anorexique et on voit à travers le regard de Chloé cette maladie l’envahir, la dévorer, générer des tensions dans la famille, dans son corps.

Un jour, je te mangerai est donc un roman court et percutant. C’est aussi une lecture où il faut être solide psychologiquement car on s’identifie vraiment à Chloé. Je regrette juste que la fin soit si rapide. Elle semble un peu abrupte et le sujet de l’anorexie arrive un peu tard, quand bien même on le devine. Il aurait été intéressant que Géraldine Barbe explore plus le sujet.

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