Dans ce monde ou dans l’autre de Catherine Locandro

Age : 15 ans et +
Éditeur :  Albin Michel ( 2021 )
300 pages

Note : 5 out of 5 stars

Abigaëlle se réveille à l’hôpital, loin des siens, entourée de « Rampants » : à son chevet, des infirmières, un docteur, des policiers et un psychologue se relaient. La jeune fille tâche de mettre en mots ce qu’elle a vécu, pour faire avancer l’enquête et s’émanciper enfin du système idéologique qui la tenait enfermée.

Il y a très peu de romans en littérature jeunesse qui touchent à la thématique des dérives sectaires. C’est un sujet que je trouve personnellement très intéressant et lorsque je suis tombée sur ce livre dans la bibliothèque de ma ville, je n’ai pas hésité à l’emprunter. Je ne regrette pas puisque j’ai été tenue en haleine par Dans ce monde ou dans l’autre.

Le livre se divise en plusieurs parties mais la plus importante, c’est le cahier qu’Abigaëlle écrit après que le psychiatre qui la suit le lui a suggéré. Dans ce cahier, Abigaëlle s’adresse à son amie Appeline, qui lui a permis de comprendre qu’elle vivait enfermée dans une secte. Elevée depuis l’enfance au “Hameau”, dirigé par les lois de Néo, Abigaëlle ne côtoie en effet qu’au collège ce qu’elle appelle les “Rampants”, les personnes qui vivent en dehors de sa communauté. Longtemps persuadée du bien fondé de chaque acte de Néo, on voit comment une série d’événements tragiques et découvertes vont la pousser à s’interroger.

Dans ce monde ou dans l’autre décrit avec minutie les mécanismes d’emprise d’une secte. Celle inventée par Catherine Locandro sonne tristement vraie. J’ai trouvé la lecture du cahier d’Abigaëlle captivante car on voit son quotidien au sein du Hameau, on découvre les règles et surtout on partage ses questionnements. Mon oeil avisé d’adulte n’a pas eu de mal à déjouer les mécanismes à l’œuvre dans cette secte mais pour les jeunes lecteurs, c’est aussi un moyen de les découvrir.

J’ai trouvé l’héroïne touchante et réaliste. Dés le départ on sait qu’Abigaëlle va réussir à échapper à l’emprise de Néo mais Catherine Locandro réussi aussi à créer la surprise à certains moments et en particulier la fin, que je n’avais pas vu venir. Les extraits de journaux locaux donnent aussi une touche authentique et crédible au récit.

 

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