Age : 12 – 15 ans
Éditeur : Oskar éditeur ( 2022 )
90 pages
Note :
Arun a 17 ans et habite en Inde, à Pondichéry. Pour subvenir aux besoins de sa famille il décide d’aller travailler au Qatar sur les chantiers de construction des stades de la Coupe Monde. Mais derrière les promesses de salaires alléchants se cachent une autre réalité : les conditions de travail sont épouvantables, les blessés et les morts se multiplient parmi les ouvriers et il est impossible de partir…
La Coupe du monde 2022 bat son plein au moment où je publie cette chronique. Les questions environnementales et celles qui concernent le respect des Droits de l’homme sont passées à l’arrière plan dans les médias. On préfère plutôt mettre en avant les résultats des matchs. La télévision nous ferait presqu’oublier que le spectacle se déroule à des milliers de kilomètres, dans un pays construit de toutes pièces il y a 30 ans, au milieu du désert, sans culture du foot à jusqu’il y a peu, sans joueur né sur son sol, sous une chaleur qui même en hiver nécessite apparemment que l’on mette la climatisation. On oublie aussi que depuis l’attribution, en 2010, de la Coupe du monde au Qatar, ce sont des milliers de migrants qui sont venus construire les hôtels, les stades et toutes les infrastructures que l’organisation d’un tel événement mobilise.
Dans Ecrasés par le football, Bruno Paquelier a voulu offrir aux jeunes un roman accessible sur le débat soulevé par cette Coupe du monde. Si le texte est une fiction, il se base sur les nombreux articles de presses parus au fil des ans sur le sujet et sur un rapport réalisé par Amnesty International. A travers l’histoire d’Arun, un jeune de 17 ans qui quitte Pondichéry ( Inde ) pour le Qatar, en quête d’un avenir meilleur, mais aussi celles de ses copains de galère ( Ousmane, Martin, …) ce court mais efficace roman dépeint le quotidien difficile et inhumain vécu par ces jeunes travailleurs.
Ecrasés par le football est un texte très facile à lire. J’ai bien aimé vivre les événements en lisant la correspondance entre Arun et sa famille restée en Inde. Elle est empreinte de sincérité et de réalisme. La lecture nous permet de nous faire une idée de ce qui s’est passé derrière la belle carte postale que veut nous vendre le Qatar. Espérons que les futurs choix de la FIFA comme pour d’autres sports seront plus exemplaires pour l’avenir ( mais soyons honnêtes, Paris 2024 a aussi sa part sombre…)