Age : 12 – 15 ans / 15 ans et +
Éditeur : Jungle ( 2023 )
310 pages
Note :
Belle Hawkins trouve enfin le courage de demander à Gina, la fille de ses rêves, de sortir avec elle. Malheureusement celle-ci la rembarre notamment parce qu’elle s’est remise avec Chloé, la star de l’équipe féminine de football. Lorsque les notes de Chloé commencent à chuter, Gina profite du béguin d’Hawkins pour lui demander de lui donner des cours de soutien. Très vite la romance commence à éclore, mais pas entre celles que l’on pourrait croire.
La Fille de ses rêves est une BD qui attire l’oeil avec sa colorimétrie dans les tons roses. L’histoire met en scène le très classique triangle amoureux dans une comédie à l’américaine très plaisante à lire. La particularité ? Tous les personnages sont féminins et en filigrane, il est donc question d’homosexualité féminine.
J’ai beaucoup aimé le personnage de Belle Hawkins, que j’ai trouvé très attendrissante et touchante. Timide et un peu candide, elle se laisse malheureusement manipuler par Gina, une fille forte, déterminée mais un peu trop toxique , tandis que Chloé, et son caractère brute de décoffrage, la malmène un peu. Ce trio est intéressant et leurs interactions sont savoureuses. J’ai eu plaisir à les voir évoluer au fil de leurs échanges.
Ce que j’ai particulièrement aimé dans La Fille ses rêves, c’est le fait que Mari Costa fasse de l’homesexualité un “non sujet“. En effet, l’ensemble est avant tout centrée sur l’histoire d’amour et Gina, Chloé ou encore Belle n’ont en aucun cas à devoir se justifier de leur préférence sexuelle. Fille ou garçon, cela ne change rien pour le déroulement de l’histoire. Aux yeux de leur camarades, leurs relations sont normales. On pourra penser que c’est un regard idéaliste mais je pense que ce côté “normalisation” des relations homosexuelles dans la littérature (ou autres) participent aussi grandement à ce que les gens soient davantage tolérants. Ce n’est pas nier leurs difficultés, c’est aussi se dire que c’est ce qui devrait se passer dans la réalité.
Malgré le fait que j’ai passé un très bon moment, je suis tout de même chagrinée par quelques clichés dans cette BD. D’une part je m’interroge sur la pertinence d’une colométrie rose et d’autre part, les représentations des personnages sont aussi très stéréotypées. Chloé avec ses cheveux courts et sa carrure impressionnante ressemble beaucoup à un garçon ( je pense que mes élèves auront un doute) et qui plus est elle fait du foot, elle est brut de décoffrage, porte un costume au bal, … Belle et son look androgyne, Gina, plus féminine et associée aussi à des clichés : adore le shopping, dépense l’argent de Chloé, intelligente… Personnellement, soit je n’ai pas compris qu’il y avait un message derrière cela, soit c’est dommage.