Age : 9-12 ans / 12-15 ans
Éditeur : Novel ( 2023 )
300 pages
Note :
“En apparence, c’est une maison. La plus étroite et, dit-on, la plus ancienne de Paris. Quatre pièces, une par étage, une par enfant. Une maison tout en hauteur, comme une tour, si vous préférez. Mais il faut apprendre à se méfier des apparences. Pour ceux qui savent observer, la porte raconte déjà beaucoup. Une porte sculptée selon les règles des meilleurs ébénistes de la ville, ornée de plusieurs scarabées en métal, eux-même entourés de libellules en nacre qui offrent les soirs de pleine lune une lumière troublante. Et, si vous fixez intensément cette porte, peut-être verrez-vous bouger ces bestioles. On les appelle des «? Charmes ». Ce sont des raretés. Ces portes racontent les maisons d’exception. Nous y sommes. Sur la poignée, une marque, sur cette marque, des formes étranges, sous ces formes étranges, un mystère. Poussez-vous la porte ou préférez-vous attendre encore un peu ? À vous de choisir. Après, rien ne sera plus pareil. Après, c’est une autre vie qui commence. Vous n’êtes pas dans un château, vous n’êtes pas à l’abri de tout, mais vous êtes en bonne compagnie. Les gamins Hinterland vous attendent.”
L’ambiance et l’écriture d’Hinterland a de quoi dérouter au début de notre lecture. D’abord, les contours de ce Paris futuriste sont flous, étranges et il est difficile de déterminer à quel moment le récit se passe ni même dans quelle dimension… Ensuite, les personnages principaux qui sont quatre enfants vivent quasiment seuls dans une maison bizarre et avec un petit dieu, Hermès, pour veiller sur eux, tandis que les parents, absents, ne communiquent avec eux que par un tableau ! Enfin, le style d’Andrew Bonzon, assez peu descriptif, tend plus à nous orienter vers le genre littéraire du conte fantastique auréolée d’une touche de steampunk, même s’il est là aussi difficile de classer ce livre atypique. Passé ces premiers chapitres un peu déroutants, on se laisse embarquer par cette étonnante aventure.
Le rythme du récit est assez dynamique puisque l’histoire va en réalité se couper en deux et nous faire voyager dans l’espace et le temps. Pour être plus claire, l’histoire nous amène en fait à suivre deux récits parallèles car une des sœurs de la fratrie ne va pas suivre les trois autres enfants. Elle sera prisonnière d’un forain mystérieux qui semble en savoir beaucoup sur les origines de la famille Hinterland et souhaite la piéger/réduire à néant. Les trois autres, Bonnie, Colin et Marcel, s’embarquent pour une île où se trouve un château isolé et habité par Arcadius, un vieil homme solitaire. La plupart du temps le roman reste assez mystérieux, nébuleux et l’action progresse dans cette ambiance étrange. A ce récit “au présent” s’intercalent des chapitres qui nous ramènent dans le passé, aux origines de l’histoire familiale des Hinterland.
Ce premier tome de la trilogie Hinterland est assez particulier. J’ai aimé certaines choses et j’ai eu envie de suivre ces quatre enfants, découvrir leur histoire. Mais je mentirais si je ne disais pas non plus que la construction, le flou ambiant ou encore la dynamique rapide et parfois le manque de profondeur, ne m’ont pas non plus laissé plus sur la réserve. Quoi qu’il en soit pour ceux qui aiment les histoires originales, c’est un titre à découvrir.