Le Filtre de Florence Hinckel

Age :  12-15 ans / 15 ans et+
Éditeur : Nathan
60 pages

Note : 3 out of 5 stars

” Vous allez enfin avoir l’apparence que vous méritez 
Comme beaucoup d’ados, Sam’ est atteinte de dysmorphobie – un trouble qui lui fait voir son coprs comme difforme alors qu’il est tout à fait normal. Lorsqu’elle découvre l’existence d’un filtre sur une appli qui lui promet de la métamorphoser aussi bien virtuellement que dans la réalité, sa vie bascule…

Le thème de Le Filtre de Florence Hinckel m’a interpellée au départ parce qu’il traite d’un sujet essentiel dans notre société actuelle mais encore anecdotique en littérature jeunesse: la dysmorphobie, un trouble qui conduit une personne à voire une partie du corps ou le corps entier comme rempli de défaut.  Le diktat des réseaux sociaux a accru le nombre de jeunes qui se sentent mal dans leur peau du fait de leur apparence physique et par ricochet la dysmorphobie.

L’histoire est racontée du point de vue de Lilou, une amie d’enfance et voisine de Sam. Sam poste régulièrement du contenu sur les réseaux sociaux mais las de ne pas recueillir autant d’attention et de likes qu’escompté, elle se laisse séduire par les promesses d’un filtre au nom diabolique “DevilFilterMaker” . Son pouvoir surnaturel ne tarde pas à se manifester. Peu à peu la jeune fille va se sentir plus jolie et plus populaire mais revers de la médaille, elle va aussi sombrer dans la folie

Le roman m’a pour partie fait penser au roman La Peau de chagrin d’Honoré de Balzac, dans lequel un jeune homme se vend au diable pour espérer atteindre la richesse et la gloire. Il sombrera peu à peu dans la folie, à mesure que la “peau de chagrin” s’amenuise. C’est tout à fait le parcours de Sam, l’héroïne de Florence Hinckel, la modernité des réseaux sociaux passant par là et à mesure que le filtre ne produit plus les effets espérés

J’ai trouvé l’idée intéressante et le roman original, néanmoins l’histoire m’a paru aussi très superficielle et difficile à suivre à certains moments. Le format ultra court de la collection “Court toujours” est un atout pour les “petits” lecteurs mais je trouve souvent que les récits manquent de profondeur. Le Filtre n’échappe malheureusement pas à ce sentiment. Autant j’ai été séduite par le thème et le choix du fantastique pour mettre en scène la dysmorphobie, autant j’ai eu l’impression que tout s’enchaînait très brutalement. Plus embêtant, le message de l’autrice reste un peu vague et difficile de portée pour des ados.

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