Age : 15 ans et +
Éditeur : Milan jeunesse ( 2020 )
360 pages
Note :
1986. Chaque été, Elena Finney fait du baby-sitting pour la famille Callahan.C’est le seul moyen pour elle d’échapper quelques heures à sa mère, possessive, manipulatrice et incontrôlable. C’est le seul moyen pour elle de voir son petit ami en cachette. Joaquin Finney a, lui aussi, un secret : il prévoit de quitter l’île pour rejoindre un père inconnu qui, d’après Mamita, vivrait en Californie. Ce plan, il n’en a parlé à personne, excepté à sa soeur. Mais si Elena craque et avoue tout à Mamita… que se passera-t-il ?
Cette histoire qui se déroule le temps d’un été nous plonge dans la vie d’Elena et Joaquin. Frère et soeur, ils sont confrontés à une mère manipulatrice, capricieuse et alcoolique, Carridad, hantée par ses souvenirs heureux de sa vie d’enfant, à Cuba, avant la révolution cubaine de 1959 et l’arrivée de Fidel Castro au pouvoir, avec des parents riches et puissants. Les menteurs de Mariposa va nous raconter leur quotidien et les mensonges que chacun sont près à mettre en place pour préserver une harmonie et sérénité de façade.
C’est d’abord du point de vue d’Elena qu’on découvre ce quotidien. Carridad est une mère est très dure avec Elena, contrôlant sa vie, ses fréquentations et distillant des recommandations sur la manière dont elle doit agir, notamment avec les hommes. Pour échapper à cette emprise, il n’y a que ses heures de baby-sitting chez la famille Callahan. Bien qu’elle soit conscience de la toxicité de sa mère, elle est incapable de lui résister vraiment, se rebellant en cachette, à travers la relation qu’elle entretient avec J.C. C’est ensuite à travers le point de vue de Joaquin, plus clairvoyant sur sa mère, plus mâture que sa sœur, que l’on découvrira la suite de cet été 1986 qui semble marquer un tournant dans la relation des uns avec les autres, ainsi que les mensonges mis en place année après année…
Tout le roman se concentre sur la notion de mensonges : ceux qu’on invente pour les autres mais aussi ceux qu’on s’invente à soi-même pour ne pas voir la réalité en face. Chaque personnage évolue dans cette habitude de mentir, pour échapper à un quotidien difficile et malheureux. Jennifer Mathieu montre bien les mécanismes en jeu et le portrait de Carridad, cette mère manipulatrice est dressé avec réalisme, tout comme l’attitude de ses enfants vis-à-vis d’elle.
Les menteurs de Mariposa est intéressant mais manque un peu de relief, d’intensité. C’est parfois un peu long et je pense que la psychologie d’Elena aurait méritée d’être encore plus affinée car on reste un peu sur notre faim. Pour moi, Joaquin était plus intéressant car il comprend vraiment les manipulations de sa mère et essaie de s’y soustraire.
En terme de “suspense”, la révélation au milieu du livre m’a bluffée car je ne l’avais pas vu venir, au contraire de certains autres secrets ou mensonges échafaudés. Mais il ne faut pas s’attendre à un roman à rebondissements, c’est surtout le portrait d’une famille rongée par les remords, les non-dits et les mensonges le temps d’un été.