Polly de Fabrice Melquiot

Age :   12 – 15 ans / 15 ans et +
Éditeur : La Joie de lire
96 pages

Note : 4 out of 5 stars

Polly, il ? Polly, elle ? Le genre de Polly sème le trouble à sa naissance déjà. Le médecin presse ses parents de faire un choix : Polly sera garçon. Mais à l’âge adulte, Polly lui-même est pris de doutes. Il ne se sent ni garçon ni fille pour autant… Son parcours intérieur se transforme en lutte contre la société et son obsession de conformisme. 

Garçon ou fille ? la question peut paraître simple à la naissance. Pourtant, il arrive que certains enfants naissent sans que l’on puisse dire s’ils sont “il” ou “elle”. L’hermaphrodisme est un phénomène biologique qui ne touche qu’un très petit nombre de personnes dans le monde. Le sujet est quasiment inexistant en littérature jeunesse et un roman graphique comme Polly est l’occasion d’en parler. Plus largement, il aborde la question du genre et de notre volonté de toujours vouloir tout déterminé, classé, rangé dans des cases.

La lecture de Polly est une lecture intéressante car elle nous pousse à nous questionner sur ce qu’est être un garçon, une fille, notre désir de vouloir absolument tout genré. En suivant l’histoire de Polly on accède à ses émotions, sa perception de son corps et on vit aussi avec lui sa confrontation avec un monde qui a du mal à accepter des personnes comme lui. Peu à peu, Polly va grandir, s’affirmer et revendiquer son intersexe, le fait d’être ni un garçon , ni une fille, mais les deux. On le voit chercher sa place : dans sa famille, à l’école, au travail, en amour…on le voit faire preuve de courage, de volonté, d’espoir face à une société qui le rejette souvent. Le message véhiculé dans ce roman graphique est emplit de tolérance.

Le graphisme de Polly est un peu déroutant et pas forcément engageant pour tous. Personnellement je n’ai pas aimé même si je comprends que l’usage des couleurs jaune, vert et bleu sont un choix intéressant, comme une illustration de l’entre deux qu’incarne Polly.

Lien pour marque-pages : Permaliens.