Hantée de Mikaël Ollivier et Nicolas Pitz

Age :  12-15 ans
Éditeur : Jungle
130 pages

Note : 4 out of 5 stars

Tilda a perdu sa sœur dans un accident de scooter. Depuis, ça ne va pas très fort et elle se retrouve au Refuge, un endroit pour jeunes en difficulté. Camille l’entraine à une séance de spiritisme et tout bascule, elle se met à voir des fantômes…
Voilà qu’en plus, une chasseuse de fantômes fait son apparition et semble trouver ça tout à fait normal ! Tilda est à deux doigts de penser qu’elle perd la tête. Mais cette chasseuse est-elle vraiment là pour l’aider ? Se pourrait-il que grâce à ce don elle puisse prendre contact avec sa sœur ? Qui sont donc ces fantômes qui nous hantent ? Ne seraient-ils pas plutôt hantés par ceux qui ne peuvent pas les laisser partir ?

Les romans de Mikaël Ollivier ont émaillé mon adolescence et je les ai en général beaucoup appréciés. Aujourd’hui, l’auteur propose pour la première fois, avec Hantée, un scénario de bande-dessinée dans lequel la question du deuil est abordée à travers une utilisation originale du mythe du fantôme. En effet, à l’occasion d’une séance de spiritisme, Tilda, qui a perdu sa sœur jumelle Manon, devient capable de voir les fantômes. Cet étrange pouvoir va attirer une jeune chercheuse mais les intentions de cette dernière ne sont pas très honnêtes.

Hantée est une histoire à multiples facettes.  Le scénario est tout aussi bien l’occasion de parler de la mort, du deuil, du poids de la culpabilité des (sur)vivants que de nous plonger dans un récit aux ressorts fantastiques. La BD combine ainsi deux histoires : l’une sur la culpabilité que ressent Tilda depuis le décès de sa sœur et sa vie au sein d’un établissement psychiatrique depuis une tentative de suicide, l’autre sur la chasseuse de fantôme qui la traque pour exploiter ses capacités. Au milieu de ces deux intrigues, le lecteur fera aussi la connaissance de Camille, un autre adolescent qui ne se remet pas du décès de sa mère et Pierre Moreau, gardien au sein de l’établissement psychiatrique, lui aussi hanté par une présence du passé.

Du fait de la présence de ces deux intrigues qui s’entremêlent, le récit est assez dynamique et j’ai bien aimé la manière dont les deux histoires s’imbriquent même si le scénario aurait pu approfondir et exploiter davantage les ambitions de la “chasseuse de fantôme”. La BD explore de manière intéressante la vie après la mort, le passage entre la vie et la mort. Elle nous invite aussi à nous libérer de la culpabilité que l’on peut parfois ressentir à la mort d’un proche.

Le scénario d’Hantée m’a donc beaucoup plu. Les dessins sont agréables également mais j’avoue que je ne suis pas fan des couleurs de cette BD. Les dégradés de marron, blanc, vert et noir j’ai personnellement du mal même si je comprends qu’ils aillent bien avec l’ambiance du récit. Par contre j’ai trouvé que le jeu sur les noirs lors des scènes dans l’obscurité était très réussi et original. Je pense proposer Hantée à mes collégiens, au CDI, mais j’espère que le graphisme ne les rebutera pas, en la matière, mes élèves sont parfois difficiles !

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